Avec la découverte récente de fossiles bien préservés et grâce aux outils informatiques toujours plus performants, une équipe composée d’artistes et de paléontologues est parvenue à créer la représentation la plus fidèle qui soit du terrible T-Rex. Et celui-ci n’était pas exactement comme vous l’imaginiez. Explications.

 

La représentation la plus fidèle qui soit du T-Rex

Apparus il y a 240 millions d’années, les dinosaures ont régné sans partage sur la Terre jusqu’à l’époque du Crétacé-Tertiaire ( -65 millions d’années). Au fil des décennies, les nombreux fossiles découverts par les paléontologues leur ont permis d’en apprendre beaucoup plus sur ces reptiles, et le perfectionnement des méthodes d’analyse et des outils informatiques de créer des représentations fidèles des plus emblématiques d’entre eux. Prédateur terrifiant, le Tyrannosaurus rex était jusqu’à présent représenté dans de nombreux films et documentaires comme un animal particulièrement athlétique, mais les récents travaux réalisés par une équipe de paléontologues et d’artistes démontrent que sa morphologie était en réalité bien différente.

Pour parvenir à ce résultat, chercheurs et artistes se sont appuyés sur une vingtaine d’études scientifiques récentes portant sur la morphologie du dinosaure et ont patiemment construit couche par couche sa représentation la plus fidèle et détaillée qui soit : d’abord le squelette, puis les muscles, avant de terminer par la peau. Comme le montre l’image ci-dessous, celui-ci était en fait plutôt enrobé, possédait de minuscules bras, un peau molle et lisse vierge de plumes, ainsi qu’un centre de gravité très bas.

 

Un dinosaure sans plumes avec une mâchoire pourvue de tissu extra-oral et un cou recouvert de plaques de kératine

Selon Scott Hartman, paléobiologiste qui a supervisé l’équipe chargée de recréer le squelette du T-Rex : « La quantité de temps investi et l’attention portée aux détails me sidèrent. Il s’agit probablement de la tentative la plus exhaustive à ce jour pour restaurer un animal éteint ». De son côté, l’équipe artistique s’est principalement appuyée sur une publication parue l’an dernier dans Biology Letters, suggérant que le T-Rex ne possédait en réalité pas de plumes, comme tendaient à le montrer les réticules cutanés du prédateur analysés par les chercheurs. Les artistes ont également ajouté des plaques de kératine sur son cou, du tissu extra-oral autour de sa mâchoire, dissimulant ses dents lorsque celle-ci était fermée, et apporté un soin tout particulier au rendu des griffes de ses pattes, émoussées, et de ses mains, acérées.

Bien que cette représentation ultra-détaillée du Tyrannosaurus rex n’ait pas été soumise à l’évaluation par les pairs comme c’est le cas pour les véritables publications scientifiques, elle représente toutefois une véritable avancée dans le domaine. Comme l’explique Mark Witton, paléoartiste ayant participé à cette aventure : « Je dois dire qu’il n’y a pas beaucoup de projets paléontologiques où autant d’attention a été fournie pour produire des apparences animales crédibles ».

Dans quelques semaines, une peinture géante basée sur la représentation finale du dinosaure, qui a nécessité pas moins de 320 heures de travail, sera visible au Muséum d’Histoires Naturelles et de Science de Mexico.

© Youtube
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