Avec 10 ans d’expérience dans le BTP (3 ans en tant que conducteur de travaux et 7 en tant qu’acheteuse au service des équipes travaux), Mélanie Lehoux connaît sur le bout des doigts son secteur. Et c’est justement à travers ses précédentes expériences que la Toulousaine s’est confrontée à une montagne de paperasse administrative. Face à ce constat, elle s’est penchée sur une solution afin de faciliter l’aspect logistique pour les chefs de chantier. Mais comment mettre en place un outil qui s’adapte à la culture du BTP ? " Nous sommes des gens de terrain, pas très portés sur l’informatique. On n'aime pas trop qu’on nous impose des choses ", assure la principale intéressée.

" ll faut prendre en considération les hommes qui font la qualité d’un chantier. Un manager sur chantier est d’abord un manager d’hommes et les outils doivent être simples pour lui faire gagner du temps "

Mélanie Lehoux, fondatrice d’Ibat

Comprendre la culture du BTP,  c’est comprendre qu’un chantier est différent d’une usine de production. Ce sont les outils qui doivent être au service des hommes et non l’inverse. Partant de ce constat, elle a créé sa startup Ibat en mai 2016.

Ibat, une solution pour répondre au chantier du numérique dans le BTP

Ibat est une application simple et intuitive de commande de matériaux en ligne multi-fournisseurs pour les entreprises du BTP qui repose sur quatre leviers : réduire par deux le travail du service comptable, permettre un gain de temps au conducteur de travaux grâce au suivi des dépenses, freiner la sur-facturation et éviter l’achat de produits au prix fort. Plus concrètement, l’outil pensé par Mélanie Lehoux permet de gagner 3% de marge nette en réduisant le travail administratif et en optimisant les achats. La jeune pousse ne s’arrête pas là et complète son offre avec deux nouvelles applications : Ibat Consult (outil d’appel d’offre numérique qui permet une consultation numérique pour la réalisation des appels d’offres des chantiers) et Ibat Temps (application de planification, pointage et gestion des équipes travaux).

" C’est l'une des rares startups clientes de la Caisse d’Epargne de Midi-Pyrénées avec à sa tête une femme dirigeante dans le monde masculin du BTP. C’est une double satisfaction "

Maxime Storti, Responsable Financement Entreprises Innovantes à la Caisse d’Epargne de Midi-Pyrénées - Néo Business

Pour mener à bien son développement, la startup Ibat a été épaulée pendant un an et demi par Nubbo, l’incubateur Midi-Pyrénées, afin de mûrir son business model et sa stratégie d’entreprise. Depuis quelques mois, la jeune pousse bénéficie d’un prêt innovation lié à l’offre Néo Business de la Caisse d’Epargne. Il s’agit d’un dispositif complet qui répond aux besoins d’accompagnement et de financement des startups et plus généralement des entreprises qui innovent.

Maxime Storti, Responsable Financement Entreprises Innovantes, ne cache d’ailleurs pas sa satisfaction de compter Mélanie Lehoux parmi ses clients " C’est l'une des rares startups clientes de la Caisse d’Epargne de Midi-Pyrénées avec à sa tête une femme dirigeante dans le monde masculin du BTP. C’est une double satisfaction. Son parcours nous a séduit. C’est une femme qui connaît parfaitement le monde du BTP et a une vraie légitimité. Nous sommes convaincus  qu’elle sera en mesure d’assurer les pivots de sa startup ", nous a-t-il confié.

Entrepreneur au féminin dans le BTP, un combat au quotidien ?

Si l’aventure de l’entrepreneuriat dans un milieu majoritairement masculin comme le BTP aurait pu s’avérer décourageante, cela n’a pas été le cas pour Mélanie Lehoux, bien au contraire. Imprégnée de la culture du milieu, la fondatrice d’Ibat n’a jamais éprouvé de difficultés à se faire accepter. " Je mets facilement les bottes de chantier et le casque. J’adore les échanges avec les chefs de chantier et parler de béton, de technique. Je viens de ce métier et je n’ai pas de barrière. Le lien se fait facilement. La force d’être une femme dans ce milieu, c’est que je viens sans égo et avec beaucoup d’humilité ", nous assure-t-elle. Un exemple qui pourrait bien inspirer des femmes qui hésitent encore à se lancer dans un secteur d’activité quasi exclusivement composé d’hommes.

Alors, s’il fallait leur donner un conseil ? " Ne pas se poser de questions sur le fait d’être une femme, et ne pas chercher à s’en servir. Ce sont ses compétences qui permettent d’amener de la valeur ajoutée ", conclut Mélanie Lehoux.

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Maddyness, partenaire média de La Caisse d’Epargne