Selon une nouvelle étude accablante menée par des chercheurs britanniques, les agents biochimiques contenus dans les antidépresseurs représenteraient un véritable danger pour la biodiversité et auraient notamment un impact désastreux sur la vie aquatique. Explications.

 

« Une véritable soupe d’antidépresseurs et d’anxiolytiques »

Les pays occidentaux sont des grands consommateurs d’antidépresseurs, et cela représente un véritable problème environnemental selon cette nouvelle étude inquiétante menée par des chercheurs de l’Université de Porstmouth au Royaume-Uni. Destinés à aider les personnes souffrant de dépression à en supporter certains effets, ceux-ci sont de plus en plus prescrits et consommés, et, une fois évacués et rejetés dans la nature, les agents biochimiques qu’ils contiennent affectent directement la vie aquatique.

D’après les chercheurs, les conséquences environnementales engendrées par le rejet massif de ces agents biochimiques ont été largement sous-évaluées au fil des décennies. Comme le précise Alex Ford, biologiste marin à l’Université de Portsmouth et co-auteur de l’étude : « Notre vie aquatique baigne dans une véritable soupe d’antidépresseurs et d’anxiolytiques. Présents dans les eaux usées, les cours d’eau, les nappes phréatiques, les sols et l’eau du robinet, ceux-ci ont tendance à s’accumuler dans le tissus de la faune ».

© Pexels

 

Cycles de reproduction et croissance de nombreuses espèces aquatiques chamboulés

La forte concentration de ces agents biochimiques impacterait directement la vie aquatique en chamboulant la croissance et les cycles de reproduction de certaines espèces, et en réduisant leurs défenses immunitaires. Droguée tout au long de son cycle de vie, la faune marine verrait également ses habitudes alimentaires, sa façon de se déplacer et ses comportements changer drastiquement. Un constat accablant qui pousse les auteurs de l’étude à tirer la sonnette d’alarme.

Afin de limiter l’impact environnemental induit par cette consommation massive d’antidépresseurs, il serait selon eux nécessaire de mettre en place des procédés pharmaceutiques favorisant leur décomposition en toute sécurité, de mettre aux normes l’ensemble des stations d’épuration des eaux usées de l’Union Européenne, et bien évidemment d’encourager les patients à ne plus jeter les médicaments non utilisés (qui devront être rapportés en pharmacie).

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