Des substances toxiques dans les jouets : la faute au recyclage

Publié le par Sylvie Dellus

Cinq associations environnementales dénoncent la présence de substances toxiques dans des produits de consommation courante. Ces molécules dangereuses bénéficient d’une dérogation européenne car elles sont issues du recyclage. 

Comment des jouets pour enfants, des ustensiles de cuisine et des accessoires pour cheveux peuvent-ils contenir des substances reconnues comme étant des perturbateurs endocriniens ? Cinq associations environnementales (WECF France, France Nature Environnement, HEAL, Arnika et IPEN) dénoncent dans une étude, publiée le 17 octobre 2018, le circuit du recyclage, tel qu’il est autorisé dans l’Union européenne.

Dans cette étude, 430 produits de consommation courante ont été testés. L’analyse révèle que 25 % d’entre eux contiennent des retardateurs de flammes bromés. Parmi ces échantillons à risque, 98 % contiennent des PBDEs (polybromodiphényléthers) et 73 % du HBCD (hexabromocyclododecane), deux substances considérées par la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants comme dangereuses pour la santé et l’environnement.

Or, l’Europe tolère leur présence dans des articles en plastique, à condition que ces substances proviennent de produits recyclés. En l’occurrence, c’est le cas, puisque ces retardateurs de flammes sont issus de déchets électroniques.

Les associations dénoncent cette situation qui exposent les consommateurs, et en particulier les enfants qui portent facilement leurs jouets à la bouche, à un risque pour leur santé. Les perturbateurs endocriniens influent, en effet, sur le développement du cerveau et sur le fonctionnement de la thyroïde. Chez les enfants, des études ont montré un risque de troubles de l’attention et d’hyperactivité.« Il est inacceptable que les jouets supposés développer la motricité et la capacité intellectuelle des enfants, tels que les puzzles en plastique et les Rubik cubes, les exposent également à des produits chimiques toxiques aux effets neurotoxiques totalement opposés », souligne l’étude.