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Abusées sexuellement par leurs enseignants, ces élèves brisent le silence (vidéo)

par Anais Moine ,
Abusées sexuellement par leurs enseignants, ces élèves brisent le silence (vidéo)© Human Rights Watch
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C’est un rapport très alarmant que vient de rendre public ce jeudi 18 octobre l’ONGI Human Rights Watch. En effet, ce dernier révèle que de nombreuses jeunes sénégalaises seraient sexuellement abusées et harcelées par leurs professeurs et d’autres membres du système éducatif, et ce, quasiment en toute impunité. Aujourd’hui, avec le mouvement "Ce n’est pas normal", HRW espère bien que les choses changent.

"“ Ce n’est pas normal ” : Exploitation, harcèlement et abus dans des écoles secondaires au Sénégal" voilà le nom du rapport explosif de 98 pages dévoilé aujourd’hui par Human Rights Watch. Ce document révèle notamment que, si le gouvernement a en effet pris d’importantes mesures afin que les filles puissent avoir accès à l’éducation au même titre que les garçons, il est désormais temps de protéger ces écolières victimes d’abus allant à l’encontre de la loi sénégalaise. "Le Sénégal a de manière louable reconnu que la violence sexuelle est un problème sérieux dans ses écoles", a ainsi déclaré Elin Martinez, chercheuse auprès de la division Droits des enfants au sein de Human Rights Watch et à l’origine de ce rapport, "Mais de nombreux enseignants s’en tirent à bon compte alors qu’ils exploitent et harcèlent sexuellement leurs élèves, qui endurent de telles violations pour passer dans la classe supérieure."

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Dans une vidéo publiée par l'organisation, des femmes ont accepté de briser le silence qui règne autour de ce sujet plus que tabou dans le pays. Elles s'adressent alors aux jeunes Sénégalaises et leur expliquent que "ce n'est pas normal" . NON, ce n'est pas normal que "ton prof te dise qu'il t'aime", qu'"il demande ton numéro pour te voir après l'école", qu'il "t'appelle la nuit", qu'il te "dise que si tu sors avec lui, tu seras la meilleure de la classe". Ce message pédagogique vise à expliquer à des élèves qui l'ignorent souvent, qu'elles ont le droit de refuser les avances de leurs enseignants, qu'elles ne sont en rien coupables, qu'elles ont une voix et des droits !

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Au fil de leur enquête, les membres de Human Rights Watch sont, malgré le silence qui règne autour de ces pratiques, parvenus à établir que "les violences sexuelles et sexistes en milieu scolaire sont un problème grave au Sénégal". L’organisation a par ailleurs découvert que "des enseignants abusent de leur autorité pour obtenir d’élèves des relations sexuelles en échange d’argent, de bonnes notes, de la nourriture ou d’articles tels que des téléphones portables et des vêtements neufs."

Pourtant, la loi sénégalaise stipule clairement que "ces agissements sont une violation flagrante des obligations professionnelles et éthiques qui incombent aux enseignants et un crime au regard de la loi sénégalaise lorsque les victimes sont âgées de moins de 16 ans." Par ailleurs, comme le rappelle HRW, le harcèlement sexuel et l’abus de pouvoir d’un enseignant sur un élève est considéré comme un crime que le gouvernement peut punir d’une peine allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.

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Elin Martinez souhaite que le pays s’intéresse davantage encore à ce problème, "Le gouvernement sénégalais veut que les filles réussissent leur éducation" conclu-t-elle alors avant d’ajouter, "Mais il devrait pour cela mettre fin à la culture du silence qui recouvre les abus commis par des enseignants, encourager les filles à prendre la parole, et adresser un message sans équivoque à tout le personnel éducatif, selon lequel la violence sexuelle vis-à-vis des élèves ne sera pas tolérée."

À lire aussi : "Si les parents savaient" les violences sexuelles que subissent leur fille à l'école...

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Anais Moine
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