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Coeur et cardio

Le cas d'une fraude scientifique massive en cardiologie

C'est une fraude massive qui agite l'école de médecine d'Harvard aux Etats-Unis : plus de trente articles en cardiologie sont sujets à caution, qui "incluent des données falsifiées et/ou fabriquées".

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Piero Anversa en 2002.

Piero Anversa en 2002, accusé d'une massive tricherie scientifique.

© AP/SIPA

C’est probablement l’une des plus grosses affaires de tricheries scientifiques du moment. Eclipsés les soupçons frappant actuellement les Français Olivier Voinnet et Anne Peyroche. Place aux travaux du professeur Piero Anversa et de son équipe. En effet, ce ne sont pas moins de 31 de leurs articles réalisés aux Etats-Unis qui se retrouvent aujourd’hui sur la sellette et doivent faire l’objet d’une rétractation, selon l’école médicale de Harvard et le Brigham and Women’s Hospital (Boston, Etats-Unis) pour qui ces papiers "incluent des données falsifiées et/ou fabriquées".

Une fraude massive qui trouve un écho très large dans le landerneau de la recherche en biologie puisque les recherches de cette équipe sont à l’origine d’une thématique totalement nouvelle et que l’on pensait promise à un brillant avenir en médecine humaine: la régénération des cellules cardiaques. Soit l’idée qu’au sein de nos muscles cardiaques résident des réservoirs de cellules souches qu’il suffirait de réactiver pour réparer un coeur suite à un infarctus par exemple.

Un article "révolutionnaire"

C’est en 2001 que le cardiologue d’origine italienne fit sensation. Dans un article retentissant publié par le New England Journal of Medicine (et dont S&A fit alors mention), il annonçait des résultats qui contredisaient totalement le consensus scientifique alors en vigueur et démontrant selon lui que les myocytes, les cellules des muscles cardiaques, étaient capables de régénération. Ce papier fut un véritable coup de tonnerre dans le milieu de la recherche, et au-delà, puisqu’il servit de ferment à la création de compagnies de biotechnologie chargées d’exploiter ces trésors cellulaires cachés et mettre au point des solutions pour réparer les coeurs endommagés ou fragilisés.

Aujourd’hui, on ne compte plus les papiers et les start-ups à travers le monde qui citent en exemple les travaux de l’équipe d’Anversa. Avec semble-t-il beaucoup moins de succès puisque, jusqu’à présent, aucune autre équipe n’est parvenue à reproduire les résultats de l’équipe de Harvard. Ce qui avait d'ailleurs mis la puce à l’oreille de quelques chercheurs incapables de parvenir aux mêmes résultats mirobolants. Après la rétractation d’un de leurs papiers en 2014, Piero Anversa et la plupart de ses collaborateurs ont quitté Harvard après avoir fermé leur laboratoire.

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