LES PLUS LUS
Publicité
Politique

Paris : Cédric Villani confirme sa candidature et fait déjà jeu égal avec Benjamin Griveaux

Député et mathématicien, Cédric Villani se déclare officiellement "candidat à la candidature" à Paris. Selon un sondage de l'Ifop, il parvient à concurrencer le favori Benjamin Griveaux. 

Anna Cabana , Mis à jour le
Cédric Villani est "candidat à la candidature" à Paris.
Cédric Villani est "candidat à la candidature" à Paris. © Maxppp

Que ferait la Macronie sans Telegram? C'est sur cette messagerie sécurisée que Cédric Villani a signifié son intérêt pour Paris au Président, voilà plus de trois semaines, en assortissant cette information d'un sondage. Le nom du député-mathématicien-homme araignée a été testé secrètement par l'Ifop pour CFHJ, l'entreprise d'un ami de Villani, Jean Schmitt, spécialisé dans l'investissement dans les nouvelles technologies*. À la question : "Si dimanche prochain devait se dérouler le premier tour des élections municipales, ici à Paris, pour laquelle des listes suivantes y aurait-il le plus de chances que vous votiez?" 23 % des sondés ont opté pour "une liste de La République en marche conduite par Cédric Villani", 23 % pour une liste conduite par Anne Hidalgo, et 21 % pour une liste conduite par Florence Berthout.

Publicité
La suite après cette publicité

Lire aussi - INFO JDD - Cédric Villani veut être candidat aux municipales à Paris

Dit autrement : Villani obtient exactement le même résultat que Benjamin Griveaux, selon le sondage publié en septembre dans le JDD (Hugues Renson y a recueilli 17 %, et Mounir Mahjoubi 20 %). "J'ai été surpris par le potentiel électoral de Villani, commente Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. Sans avoir fait la moindre déclaration publique au sujet de Paris, il fait autant que Griveaux, mieux que Mahjoubi et beaucoup mieux que Renson."

Lire aussi - SONDAGE. A Paris, Anne Hidalgo est au coude-à-coude avec En Marche et la droite

L'idée de marcher vers Paris a été soufflée à Villani fin mai

Macron n'a pas répondu au message villanesque. "Il ne m'a pas encouragé, nous assure l'intéressé, mais il ne m'a pas du tout dissuadé." Bertrand Delanoë non plus – Villani l'a appelé. Il rit en vous le disant. Notre homme est joueur. Et son cerveau s'ennuie sans nouveau défi. "Je suis candidat à la candidature. Je m'inscrirai dans le processus de désignation. Quel que soit le candidat retenu, je me rangerai derrière."

La suite après cette publicité

Il a vu Griveaux vendredi après-midi. Ce dernier lui a reproché de ne pas lui en avoir parlé avant, Villani n'a donné de prise à rien. Ils se sont quittés sur ces mots : "On reste en contact." Il a également rencontré Margaux Pech et Pacôme Rupin, responsables de Paris & Moi, Webradio participative lancée par La République en marche.

L'idée de marcher vers Paris a été soufflée à Villani fin mai. Depuis, celui qui était président du comité de soutien d'Anne Hidalgo pour la précédente campagne discute avec "beaucoup de Parisiens", et notamment des personnalités de la majorité municipale actuelle. Ses rivaux soupçonnent l'adjoint au maire Jean-Louis Missika d'être de mèche avec lui. À ce stade, Villani refuse de donner le nom de ses soutiens. Préfère se réjouir du sondage, "cet élément tangible qui permet de confirmer que ce n'est pas juste une construction dans ma tête."

Son slogan? "Vivre Paris''

Et dans sa tête, justement, que veut pour Paris le député de l'Essonne ? "Paris a besoin qu'on lui redonne un nouveau souffle, un nouvel élan." Nouveau souffle, nouvel élan, rien moins que les termes de Macron ces temps-ci. Villani rit – encore. De toute façon il veut faire comme Macron. Il imagine une campagne autour de ce qui constitue l'ADN macronien : "renouvellement, compétence, bienveillance, société civile, expertise". C'est aussi au chef de l'État qu'il vous renvoie quand vous lui demandez de dévoiler quelques mesures : "Le candidat Macron a dit : 'Je ne veux pas d'un catalogue de mesures. Ce qui compte, c'est la vision.' Et tout le monde disait : 'Il n'a pas de programme.'''

On définit d'abord la vision, ensuite on phosphore." Bon. Quelle est sa vision, alors? "La notion de vie est essentielle. La vie des personnes, la vie des idées, la vivacité, le cadre de vie. S'il y avait un slogan, ce serait : "Vivre Paris''. Paris a besoin d'un dialogue entre les experts et les citoyens et le plus possible de bonnes idées récupérées des exemples internationaux." Concrètement, comment compte- t-il s'attaquer aux rats qui infestent la ville ? Ses mains bondissent. "C'est le genre de sujet qu'il faut aborder de façon expérimentale", affirme le scientifique. "On a besoin de mieux comprendre le phénomène. Pourquoi ils sont là? Quelles méthodes marchent?" On ne l'arrête plus. 

* Étude menée du 12 au 14 septembre auprès d'un échantillon de 944 électeurs, extrait d'un échantillon de 1.067, représentatif de la population de Paris âgée de 18 ans et plus.

Contenus sponsorisés

Sur le même sujet
Publicité