Le prince et le meurtre. Comment un crime effroyable ébranle la politique mondiale”, titre Der Spiegel dans son édition du 20 octobre. La disparition du journaliste et opposant au régime de Riyad, Jamal Khashoggi, le 2 octobre au consulat saoudien à Istanbul, “plonge la famille royale dans l’une des plus graves crises depuis les attentats du 11 septembre 2001”, poursuit le magazine de Hambourg. Der Spiegel consacre un long article à ce “scandale [qui] sème l’effroi en Occident et met Donald Trump sous pression.”

De leur côté, les Européens ont réagi dans une déclaration commune à trois – France, Grande-Bretagne et Allemagne – pour que toute la lumière soit faite rapidement et de manière crédible. Berlin, par la voix de la chancelière Angela Merkel qui s’est réunie dimanche 21 octobre avec les dirigeants de son parti (CDU), a estimé que “des exportations d’armes, dans l’état actuel de la situation, ne pouvaient avoir lieu”. Elle confortait ainsi les propos de son ministre social-démocrate des Affaires étrangères, Heiko Maas (SPD), tenus précédemment sur la chaîne publique ARD, et allant dans le sens des Verts qui exigeaient une position ferme du gouvernement.

Dans leur contrat de gouvernement, les partenaires de la coalition (CDU-CSU et SPD) s’étaient engagés à ne plus livrer d’armes aux pays impliqués dans la guerre au Yémen. Les accords déjà conclus en étaient toutefois écartés. L’Arabie Saoudite, précise Der Spiegel, est le deuxième client, après l’Algérie, de l’industrie allemande d’armement.