Le Met refuse un mécénat d’origine saoudienne

Le président du Metropolitan museum, Daniel H. Weiss, a indiqué que le colloque « Collecting and Exhibiting The Middle East » prévu mardi 23 octobre serait intégralement financé par le musée et qu’il n’acceptera pas l’argent du Misk Art Institute, une organisation proche du pouvoir saoudien. Cette décision fait suite à l’émoi soulevé par le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul, et les soupçons qui pèsent sur le régime du prince Mohammed ben Salmane. 

Le MET n’a cependant pas décidé de ce qu’il ferait de la contribution de 20 000 dollars (17 300 euros) qu’il a déjà reçue de cette organisation. Le New York Times explique que le colloque organisé par le MET s’inscrit dans le cadre de la manifestation « Arab Art & Education initiative » qui comprend un ensemble d’évènements à New York, dont l’exposition « Syria Then and Now: Stories from Refugees a Century Apart » qui a ouvert le 13 octobre au Brooklyn museum. Le quotidien rapporte que des représentants du Brooklyn museum ont également refusé le mécénat du Misk. 

La question des sources de financement soulève de fréquentes polémiques liées aux partenaires impliqués. Les partenariats avec les entreprises d’armement ou du pétrole ont par exemple suscité de vives réactions qui ont parfois conduit des musées à revoir leur mode de fonctionnement. Max Hollein, le directeur du MET, déclarait le mois dernier au site Artnetnews : « Il est certain qu’en tant que musée parmi les plus importants du monde, vous portez une voix influente dans les discussions culturelles et cela signifie que vous devez adopter une attitude moralement irréprochable […] et que les financements  doivent reposer sur un ensemble clair de valeurs que nous reflétons ».