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« Ecœurés par l’Etat », les salariés de l’aciérie Ascoval bloquent leur usine

Le groupe Vallourec, propriétaire de l’aciérie Ascoval et dont l’Etat est actionnaire, a refusé lundi d’apporter le soutien financier demandé par un candidat à la reprise.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 octobre 2018 à 20h45, modifié le 24 octobre 2018 à 15h10

Temps de Lecture 2 min.

Des employés d’Ascoval bloquent le siège de l’entreprise, à Valenciennes (Nord), le 18 octobre 2018.

Les salariés de l’aciérie Ascoval à Saint-Saulve, près de Valenciennes (Nord), ont cessé le travail mardi et bloquaient le site, «  écœurés par l’Etat » et par le groupe Vallourec, qui détient 40 % de l’usine placée en redressement judiciaire et refuse d’apporter le soutien financier demandé par le groupe franco-belge Altifort, candidat à la reprise.

« On a été professionnels, dignes. Dorénavant, Vallourec ne pourra plus expédier aucun produit vers ses clients (…) Vallourec, on va l’étouffer », a lancé Bruno Kopczynski, porte-parole de la coordination, élu CFDT au comité d’entreprise, à l’issue d’une table ronde à Valenciennes avec le gouvernement, les élus et les représentants syndicaux de l’aciérie. « Vallourec reste sur sa position de croque-mort. On va mettre 300 familles au chômage », a-t-il ajouté.

Aucun des 281 salariés ne travaillait mardi, la plupart d’entre eux se relayant pour bloquer l’accès à l’usine. Plus d’une cinquantaine, portant pour certains des autocollants « je suis aciérie », faisaient brûler des pneus au rond-point de la zone industrielle.

« La messe est dite », a réagi auprès de l’AFP Bertrand Fontaine, 44 ans, chez Vallourec, groupe dont l’Etat est actionnaire, depuis dix-neuf ans. « On est dégoûtés, par Vallourec et par l’Etat. Vallourec refuse le plan de reprise d’Altifort par peur d’une certaine concurrence (…) On est complètement abandonnés », a déploré Bruno Ribals, 45 ans. « Il n’y aura plus de surprise. Ce qu’il faut, c’est négocier les conditions de sortie dignes. »

Le tribunal de grande instance de Strasbourg doit, mercredi, statuer sur le sort de l’aciérie. Mais selon les salariés, la liquidation est désormais inévitable. Le groupe Vallourec a en effet annoncé lundi qu’il ne lui était « pas possible » d’apporter le soutien demandé par le candidat à la reprise Altifort, qu’il chiffre à 51 millions d’euros.

« L’Etat rappellera Vallourec à ses responsabilités »

« L’Etat rappellera Vallourec à ses responsabilités s’il venait à Vallourec l’idée de les oublier », a pourtant promis, mardi, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, en marge d’un déplacement au Parlement européen à Strasbourg. La secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé pour sa part : « ce n’est pas fini ».

Des propos qui n’ont pas convaincu les élus présents à la réunion, dont le député PCF du Nord Fabien Roussel, pour qui « l’Etat est complice de ce qui est en train de se passer ». « La décision [par le conseil d’administration] de ne pas soutenir Altifort a été prise à l’unanimité », s’est-il emporté. Ce qu’a tenté de justifier Mme Pannier-Runacher : « la BPI [Banque publique d’investissement, actionnaire de Vallourec pour le compte de l’Etat], son sujet c’est l’avenir de Vallourec et ses 2 800 emplois, et là, on est là pour traiter avec Altifort de l’avenir de l’aciérie d’Ascoval ».

« Notre responsabilité, c’est de trouver la meilleure équation de sortie », a-t-elle déclaré à l’issue de la table ronde. « Si Altifort est capable, avec notre appui, de continuer à monter un plan qui tienne la route, nous, on le soutiendra ».

Le Monde avec AFP

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