INTERNATIONAL - Des colis suspects contenant "potentiellement des engins explosifs" ont été envoyés à Hillary Clinton et Barack Obama avant d'être interceptés par les services fédéraux chargés de leur protection, ont indiqué ce mercredi 24 les services secrets américains.
Le dispositif envoyé à l'ancienne secrétaire d'Etat a été retrouvé mardi soir dans son courrier, dans sa maison de Chappaqua, au nord de New York. Celui destiné à l'ancien président a été intercepté par ses services à Washington DC ce mercredi.
Selon un membre des forces de l'ordre cité par le New York Times, les engins explosifs seraient similaires à celui retrouvé lundi dans la maison du milliardaire George Soros, soutien notoire des démocrates, qui se trouve également dans la banlieue new-yorkaise.
Les services secrets ont précisé que les deux colis suspects avaient été interceptés avant d'arriver à leurs destinataires. Le colis destiné à Hillary Clinton a été intercepté dans des locaux du comté de Westchester, où se situe Chappaqua, précise l'agence américaine AP.
Hillary Clinton, qui était attendue à un meeting de campagne en Floride mardi et mercredi, ne se trouvait pas à Chappaqua. Son mari se trouvait en revanche dans la propriété. Sur Twitter, leur fille Chelsea Clinton a salué l'action des membres des services secrets américains.
"Tous les jours, je suis reconnaissante envers les femmes et les hommes des services secrets des Etats-Unis. Merci."
Des journalistes ont indiqué dans la foulée que le bureau en Floride de l'ancienne présidente du parti démocrate Debbie Wasserman Schultz avait aussi été évacué après qu'un colis suspect a été retrouvé à proximité. L'information a ensuite été confirmée par la police locale, qui a précisé que l'élue démocrate n'était pas la destinataire du colis. Le paquet suspect était en fait adressé à Eric Holder, également membre du parti démocrate, et procureur des Etats-Unis entre 2009 et 2015 sous l'administration Obama.
"Nous sommes en train d'enquêter sur un colis suspect près de Sawgrass Corporate Parkway. Merci de rester éloigné de la zone."
Selon CNN, Maxime Waters, sénatrice démocrate régulièrement moquée par Donald Trump a également été la destinataire d'un colis intercepté dans le bureau de tri du courrier du Capitol.
La Maison Blanche a condamné "les attaques violentes à l'encontre du président Obama, président Clinton et la secrétaire d'Etat Clinton, ainsi que des autres personnalités publiques." "Ces actes de terreur sont méprisables, et toutes les personnes impliquées seront tenues pour responsables devant la loi. Les services secrets américains et les autres agences de renseignement mènent l'enquête et prendront les mesures appropriées pour protéger quiconque sera menacé par ces lâches", a indiqué la porte-parole Sarah Sanders dans un communiqué.
Donald Trump a également retweeté le message du vice-président Mike Pence: "Nous condamnons les tentatives d'attaques contre l'ancien président Obama, les Clinton, CNN et les autres. Ces actions lâches sont méprisables et n'ont pas leur place dans ce pays. Nous sommes reconnaissants de la réponse rapide des Services secrets, du FBI et des forces de police locales. Les responsables seront traduits en justice."
Le siège deux médias dont CNN à New York, évacués
Quelques minutes après cette annonce, le siège de la chaîne CNN à New York, situé dans l'immeuble Time Warner Center, a été évacué à cause d'un engin suspect. Selon des sources judiciaires, le colis envoyé à CNN était adressé à John Brennan, qui fut directeur de la CIA entre 2013 et 2017, sous la deuxième mandature Obama. Critique régulier de Donald Trump, il a été révoqué par le président pendant l'été.
Selon une source policière à CNN, l'engin a été retrouvé dans la salle du courrier. Il était construit à partir de "fils et de tuyaux", et est traité par les agents comme un véritable explosif. Une enveloppe contenant de la poudre blanche a aussi été découverte dans le colis.
L'émission diffusée en direct a été stoppée, la chaîne a ensuite basculé sa diffusion à son bureau de Washington.
Par mesure de précaution, les patrouilles de police ont été renforcées aux abords des sièges des médias de New York.
Des attaques non revendiquées
Personne n'a encore revendiqué l'envoi de ces colis. Mais le responsable du bureau antiterroriste du FBI à New York, Bryan Paarmann, a laissé entendre qu'il s'agissait d'envois coordonnés. "Il semble qu'un ou plusieurs individus ait envoyé plusieurs colis similaires", a-t-il déclaré lors d'un point de presse à New York.
Plusieurs responsables ont évoqué le spectre d'un terrorisme politique intra-américain, dont le leader des républicains au Sénat, Mitch McConnell, qui a appelé "tous les Américains à dénoncer des tentatives d'actes de terrorisme intérieur".
Dans ce climat, une fausse alerte a été lancée à San Diego, dans les bureaux du quotidien San Diego Union-Tribune, qui abritent également plusieurs autres entreprises, dont le bureau d'une sénatrice démocrate. Après vérification, la police a indiqué que les colis ne contenaient que des objets anodins et n'étaient pas adressés à l'élue.
La piste d'un colis parvenu au bureau du gouverneur de New York, le démocrate Andrew Cuomo, a aussi été écartée.
Ces informations sur des colis suspects en série surviennent alors que les Etats-Unis sont en pleine campagne pour les élections parlementaires du 6 novembre, à l'issue desquelles les démocrates espèrent reprendre le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat et paralyser la présidence de Donald Trump.
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