Colis suspects : après la psychose, les règlements de comptes politiques

VIDÉO. Après la découverte de sept colis suspects envoyés à des personnalités anti-Trump, les deux camps s'accusent d'avoir attisé la haine.

(avec AFP)

Temps de lecture : 5 min



En pleine campagne électorale, l'appel au rassemblement lancé par Donald Trump après l'interception de colis suspects envoyés à des personnalités qui s'opposent à lui a fait long feu, chacun se renvoyant la balle : le président américain a souligné la « responsabilité » des médias dans la détérioration du climat actuel, tandis que des démocrates accusaient le républicain d'attiser la violence.

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Dans un premier temps, Donald Trump avait déclaré depuis la Maison-Blanche que, « dans des moments comme celui-ci, nous devons nous rassembler ». Puis, lors d'un meeting de campagne dans le Wisconsin (nord), il a jugé que « tout acte ou menace de violence politique » était « une attaque contre (leur) démocratie elle-même », avant d'appeler les médias à « cesser les hostilités sans fin et les (...) attaques négatives constantes et souvent fausses ».

Trump, fauteur de divisions pour les démocrates

Plusieurs voix ont dénoncé une polarisation de la vie politique américaine depuis l'élection de Donald Trump qui est allée trop loin. « C'est une période de divisions profondes et nous devons faire tout notre possible pour nous rassembler », a déclaré Hillary Clinton depuis la Floride. « Nous traversons une période où les gens ressentent beaucoup de haine dans l'air », a déclaré pour sa part le maire démocrate de New York, Bill de Blasio.

Des chefs démocrates au Congrès sont allés plus loin, accusant le président de cautionner la violence. Ils ont ainsi rappelé qu'il avait traité les médias d'« ennemis du peuple », et tardé à dénoncer les militants d'extrême droite à l'origine de violentes manifestations à Charlottesville à l'été 2017. « De façon répétée, le président cautionne la violence physique et divise les Américains avec ses mots et ses actes », ont indiqué Nancy Pelosi et Chuck Schumer.

Quant au président de CNN, Jeff Zucker, dont la chaîne a été visée par un de ses colis, il a accusé la Maison-Blanche d'« incompréhension totale face à la gravité de ses attaques continues contre les médias ».

Une « volonté de terroriser »

En quelques heures plus tôt dans la journée de mercredi, six alertes au colis suspect se sont succédé, de New York à la Floride en passant par Washington, sans compter une fausse alerte en Californie, créant un climat de psychose. Aucune victime n'a été signalée, mais les polices locales et fédérales ont été placées en état d'alerte. Le maire et le gouverneur de New York ont dénoncé une « volonté de terroriser ». « Le gouvernement fédéral mène une enquête agressive et nous allons trouver les responsables et les présenter à la justice. Très rapidement, j'espère », a-t-il aussi dit. Le chef de la police new-yorkaise s'est dit persuadé que le ou les coupables seraient identifiés « dans les prochains jours ».

L'affaire a commencé dans la matinée, lorsque le service fédéral chargé de la protection des anciens présidents a annoncé avoir intercepté deux colis contenant « des engins explosifs potentiels ». Ils étaient destinés à l'ex-secrétaire d'État démocrate Hillary Clinton, qui réside dans la banlieue de New York, et à l'ex-président démocrate Barack Obama, qui habite à Washington. Le paquet destiné à Mme Clinton, rivale malheureuse de Trump à la présidentielle 2016 et que le président continue à critiquer régulièrement, a été intercepté mardi soir. Celui destiné à Barack Obama l'a été mercredi matin, a indiqué le Secret Service. Aucun des colis n'a atteint ses destinataires.

Peu après, la chaîne d'information CNN, souvent dénoncée par Donald Trump qui l'accuse de critiquer systématiquement sa présidence, évacuait ses bureaux new-yorkais après la découverte d'un colis suspect. Il contenait un engin « apparemment explosif » et une « poudre blanche », en cours d'analyse, selon le chef de la police new-yorkaise. Il était adressé à John Brennan, ex-directeur de la CIA et commentateur sur CNN très critique de Trump, lequel a décidé en août de le sanctionner en lui retirant son habilitation de sécurité.

Aucune revendication

La police de Floride a ensuite indiqué avoir trouvé un colis suspect près du bureau de l'élue au Congrès Debbie Wasserman Schultz, ex-présidente du comité national du parti démocrate. Au moins deux autres personnalités démocrates, noires, l'ex-ministre de la Justice d'Obama Eric Holder et la députée californienne Maxine Waters, ont aussi été visées par des colis suspects. Dans la soirée, le FBI a indiqué que deux colis supplémentaires, « d'apparence similaire », avaient été envoyés à Mme Waters, portant le nombre total de ces paquets à sept.

Lundi, un engin explosif avait été retrouvé dans la boîte aux lettres de la résidence new-yorkaise du milliardaire George Soros, démocrate notoire devenu une cible des nationalistes américains et européens.

Personne n'a revendiqué ces envois. Aucune arrestation n'a été annoncée. Mais le FBI a confirmé que les cinq petits paquets jaunes destinés à Soros, Clinton, Obama, Holder et Brennan étaient « d'apparence similaire », portant plusieurs timbres et une même adresse d'expéditeur : celle de Mme Wasserman Schultz.

Tension autour de la question de l'immigration

La campagne des midterms, qui se tiendront le 6 novembre, s'est tendue ces derniers jours autour de la question de l'immigration alors que des milliers de migrants sont en marche depuis le Honduras pour rejoindre les États-Unis. Donald Trump, qui enchaîne les meetings à travers le pays, s'est engagé à les stopper. Il a notamment déclaré que les migrants étaient encouragés par les démocrates, et des personnalités conservatrices ont accusé M. Soros de les soutenir financièrement, sans fournir de preuve.

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Commentaires (25)

  • patachon91

    Jamais une telle déliquescence de la politique n'avait été porté au pouvoir, même si Nixon ou Dobelyou Bush ont ouvert le pouvoir.

  • patachon91

    Allumer des mèches ?

    A l'évidence, se les faire teindre ne suffit plus...

  • France jtm

    Jamais les médias ne se sont déchaînés de la sorte contre des candidats qui veulent rétablir l'ordre dans leur pays. C'était de cas de Trump à outrance. C'est le cas pour l'actuel candidat à la présidence du Brésil, appelé d'extrême, or qu'il ne l'est pas ! Tout ça pour faire passer de force le candidat de la gauche! C'est honteux. C'est parce que certains MEDIAS NE SONT PAS IMPARTIAUX que les lecteurs vont de plus en plus vers d'autres moyens d'information indépendants... C'est dommage.