ANTIOCHE, Turquie (Reuters) - Jumpei Yasuda, un journaliste indépendant japonais libéré cette semaine après plus de trois ans passés en captivité aux mains de djihadistes en Syrie, a quitté mercredi la Turquie pour regagner son pays.
Sa libération avait été annoncée mardi par le secrétaire général du gouvernement japonais faisant état d'informations reçues via le Qatar.
Yasuda, qui est âgé de 44 ans, avait été enlevé en juin 2015 après être entré en territoire syrien depuis la Turquie.
Arrivé à Antioche, dans le sud de la Turquie, il a gagné Istanbul d'où il a embarqué à bord d'un vol pour Tokyo.
"Je suis heureux de pouvoir retourner au Japon. Dans le même temps, j'ignore ce qui va se passer à présent ou ce que je doit faire", a-t-il dit à Reuters. En 2003, le journaliste avait déjà été enlevé pendant quelques jours à Bagdad, suscitant une controverse au Japon pour avoir contraint son gouvernement à négocier sa libération.
Les autorités japonaises ont remercié le Qatar et la Turquie pour leur implication dans sa libération. Un porte-parole du gouvernement de Shinzo Abe a précisé qu'aucune rançon n'avait été payée en échange de sa remise en liberté.
Dans un communiqué, l'organisation Reporters sans Frontières a fait part de son soulagement et indique que sa libération est sans doute intervenue vendredi dernier.
RSF rappelle avoir répertorié fin 2017 sept journalistes étrangers otages en Syrie, dont Jumpei Yasuda. Elle dit être sans nouvelle des six autres, dont certains sont retenus depuis 2012. "Plus de 20 journalistes syriens seraient aussi retenus en otage dans le pays, sans qu'on ait plus d'informations sur leur sort", ajoute RSF.
(Mert Ozkan; Henri-Pierre André pour le service français)