FN : la gauche et le centre veulent un «front républicain», l'UMP dit niet

 

ILLUSTRATION. La droite a recueilli 46,54% des suffrages exprimés, la gauche 37,74%, l'extrême droite 4,65% et l'extrême gauche 0,58%, à l'issue du premier tour des élections municipales, selon des résultats «consolidés» annoncés dans la soirée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. 
ILLUSTRATION. La droite a recueilli 46,54% des suffrages exprimés, la gauche 37,74%, l'extrême droite 4,65% et l'extrême gauche 0,58%, à l'issue du premier tour des élections municipales, selon des résultats «consolidés» annoncés dans la soirée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls.  LP/O.Lejeune ; AFP/K.Tribouillard/D.Charlet

    Jamais, depuis la présidentielle de 2002, et l'élimination de Lionel Jospin dès le premier tour au profit de Jean-Marie Le Pen, la question ne s'était posée avec tant d'insistance.

    , arrivé en tête dans au moins 19 communes et en position de se maintenir dans 315 villes au second tour, rebat les cartes. Et alors que Marine Le Pen annonçait fièrement dimanche soir «la fin de la bipolarisation» de la vie politique,

    .

    Pour

    , c'est clair et net : le «front républicain» doit prévaloir.

    , le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, a annoncé dès dimanche soir vouloir tout faire pour «qu'aucune ville ne soit dirigée par le Front national».

    , en annonçant le retrait de listes PS arrivées en troisième position derrière le FN et la droite, notamment à Tarascon (Bouches-du-Rhône) et Saint-Gilles (Gard). Une annonce inutile concernant Tarascon, puisque la liste PS (6,43%) n'y est pas qualifiée pour le second tour.

    Les écologistes ne transigeront pas non plus. «Nous souhaitons, dans le cas où nous serions arrivés troisièmes, retirer nos listes», a fait savoir le patron du groupe EELV au Sénat, Jean-Vincent Placé. Même son de cloche du côté du Front de gauche, dont le chef de file à l'Assemblée, le député communiste André Chassaigne, a estimé que «pour le second tour, la priorité est de barrer la route à la montée de la droite et du Front National».

    La gauche (le PS, EELV et le PCF) travaille, en outre, au «rassemblement le plus large» possible, selon Harlem Désir. «Un rassemblement d'autant plus nécessaire qu'il faut faire barrage à la droite mais aussi à l'extrême droite», a insisté le premier secrétaire du PS.

    Le député socialiste Yann Galut, très engagé dans la lutte contre le Front national, a malgré tout pris acte de la «mort du front républicain». Il est «caduc puisqu'il ne fonctionnerait plus que dans un seul sens», en raison de «l'absence de volonté de l'UMP de soutenir les listes socialistes en cas de triangulaire où se profilerait une victoire FN», a tranché l'élu du Cher.

    : ni «front républicain», ni «fusion» avec les listes FN, mais un appel aux électeurs du Front national à se reporter sur les listes UMP. «Vis-à-vis du Front national, aucun désistement et aucune alliance ne peuvent être, pour l'UMP, envisagés», a abondé l'ancien Premier ministre François Fillon, qui avait en septembre

    . Même s'il considère qu'«il ne faut pas se faire peur inutilement» avec la poussée du FN, le «chiraquien» François Baroin est partisan d'une ligne un peu plus souple, d'un «barrage étanche».

    Problème pour l'UMP, la ligne édictée par Jean-François Copé pourrait brouiller ses relations avec son «alliée» l'UDI. Déjà ferme avant le premier tour, le parti de Jean-Louis Borloo demande ce lundi au PS comme à l'UMP de se retirer dans plusieurs villes pour contrer le FN, citant neuf cas : Forbach, Fréjus, Brignoles, Cavaillon, Cogolin, Carpentras, Beaucaire, Tarascon ou Saint-Gilles. «Dans toutes les villes où l'extrême droite pourrait s'emparer du pouvoir, l'UDI prend une décision sans ambiguïté», préviennent les centristes.

    . Et compte mobiliser les électeurs de droite, comme les abstentionistes. «On va essayer d'appeler au rassemblement autour de nos candidats, montrer qu'on peut gagner. Lorsque le PS arrive deuxième, les électeurs de droite vont voir que le vote utile face à la gauche, c'est le FN», veut croire le directeur de campagne du parti pour les municipales, Nicolas Bay.