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Piétonnisation des voies sur berge : Hidalgo gagne la partie

Le tribunal administratif a confirmé le second arrêté pris en mars par la mairie de Paris pour sécuriser la fermeture des voies sur berges. La droite réclame une vraie politique contre la pollution.

La piétonnisation des berges n'a pas dissuadé les conducteurs d'emprunter les quais hauts rive droite.
La piétonnisation des berges n'a pas dissuadé les conducteurs d'emprunter les quais hauts rive droite. (SIPA)

Par Matthieu Quiret

Publié le 25 oct. 2018 à 19:17

Les voitures ne sont pas près de rouler à nouveau sur les berges rive droite à Paris. Le tribunal administratif de Paris a jugé jeudi légal le second arrêté de piétonnisation des berges pris début mars par la Mairie de Paris, rejetant plusieurs recours d'élus de droite.

« Les désagréments que l'arrêté cause en termes d'allongement de temps de transport, de qualité de l'air et de nuisances sonores sur les quais hauts sont limités » Le jugement du tribunal administratif

C'est un soulagement pour l'équipe d'Anne Hidalgo et l'adjoint aux transports, Christophe Najdovski, qui avaient essuyé lundi un camouflet de la Cour d'appel. Cette dernière a jugé invalide le premier arrêté que la Mairie avait pris en septembre 2016, sanctionnant les défauts de l'enquête publique. Ce qui avait forcé la Mairie à rédiger un second arrêté, cette fois motivé par la préservation du patrimoine architectural parisien.

46 % de trafic en plus quai Henri-IV

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Jeudi, la droite parisienne a pris acte : « Le tribunal administratif vient enfin de mettre un terme à un feuilleton en justice de deux ans, né de la décision improvisée de la maire de Paris de fermer la voie sur berge rive droite, sans concertation. » Sans désarmer pour autant.

700 emplois perdus Le Medef Paris « chiffre à un million les heures perdues dans les embouteillages causés par la fermeture à la circulation de la voie Georges-Pompidou soit 700 emplois équivalent temps plein perdus par an dans les bouchons. A cela, se rajoutent les importantes pertes de chiffre d'affaires subies par les commerçants situés sur les quais hauts mais aussi dans le coeur de Paris. »

Car les nouveaux chiffres des capteurs de voirie publiés ce jeudi par « Le Parisien » fragilisent l'argument du premier arrêté de la mairie, à savoir la réduction de la pollution automobile, notamment par « évaporation du trafic ». Ils confirment en effet la tendance déjà esquissée au début de l'année : la fermeture des voies basses a provoqué un afflux supplémentaire de trafic et de pollution sur les quais hauts et sur le boulevard Saint-Germain. La circulation aurait augmenté de 46 % quai Henri-IV par exemple et de 13,5 % sur le boulevard Saint-Germain, le tout entre septembre 2016 et septembre 2018. Des chiffres que conteste fermement la Ville qui accuse « Le Parisien » d'avoir omis de soustraire le flux des véhicules qui circulaient sur les quais bas auparavant (42.000 par jour). 

Réseau de bus

Dans un communiqué, le groupe municipal LR a estimé que « plus que la fermeture d'une voie, la bataille contre la pollution nécessite une politique de déplacement cohérente et pragmatique qui fait cruellement défaut aujourd'hui à Paris ». Les élus de droite accusent, par exemple, la municipalité de ne pas avoir encore transmis l'intégralité des dossiers de réaménagement de voirie nécessaires pour la refonte du réseau de bus.

« Si les berges piétonnisées ont su trouver leur public et sont désormais un gage d'attractivité pour la capitale, force est de constater que cette fermeture n'a eu aucun impact en termes de réduction de la pollution et de la circulation à Paris » Le groupe UDI-Modem

Le groupe UDI-Modem estime lui aussi « qu'il faut, plus que jamais, repenser le plan de circulation dans la capitale ». Ses élus demandent l'organisation d'Etats Généraux de la circulation « pour que l'évaporation des véhicules devienne une réalité encouragée et choisie, plutôt qu'une illusion fantasmée et irréelle. »

L'exécutif municipal juge, lui, que le passage de 2,4 millions de visiteurs sur les voies piétonnes en deux ans justifie le projet qui, selon lui, a aussi permis de réduire la circulation intra-muros de 10 %. « La pollution de l'air a baissé de 17 % sur la station quai des Célestins mesurée par Airparif entre avril 2016 et avril 2017. Le nombre de Franciliens exposés à une pollution supérieure aux normes de l'OMS a été divisé par trois entre 2014 et 2018 » a fait valoir jeudi le premier adjoint Emmanuel Grégoire. 

Reste que les plaignants peuvent encore faire appel, l'association des Commerçants Louvre-Rivoli s'est exprimé jeudi en ce sens. Le feuilleton n'est donc pas totalement clos. 

Matthieu Quiret   

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