Abeilles : près de 30 % des ruches ont été décimées en France l’hiver dernier

C’est autant qu’en un an habituellement. Le déclin des insectes pollinisateurs s’accélère, s’inquiète l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf).

Près de 30 % des colonies d’abeilles ont péri pendant l’hiver 2017-2018, explique une enquête nationale publiée mercredi.
Près de 30 % des colonies d’abeilles ont péri pendant l’hiver 2017-2018, explique une enquête nationale publiée mercredi. LP/Olivier Boitet

    L'hiver dernier, il est mort en France autant d'abeilles qu' au cours d'une année habituellement, selon les premiers résultats d'une enquête nationale menée à la demande du ministère de l'Agriculture.

    Au cours de l'hiver 2017-2018, 29,4 % des colonies d'abeilles françaises ont péri, explique un document publié mercredi qui s'appuie sur les réponses de 13 631 apiculteurs. Le taux s'élève même à 35 % pour les exploitations de moins de dix colonies.

    Le Val-d'Oise, l'Aisne et le Cantal sont les trois départements les plus touchés par cette forte mortalité avec respectivement des taux de 49,6 %, 43,4 % et 43 %. A l'inverse, les pertes sont limitées en Haute-Saône, dans la Meuse et dans les Ardennes (11,4 % et 11,7 % et 12,1 %, respectivement).

    /
    / LP/Olivier Boitet

    « Le déclin de nos abeilles s'accélère »

    « Cette estimation devra être affinée quand toutes les réponses reçues par courrier postal auront été saisies et analysées », précise le document, qui souligne que « l'enquête a été réalisée auprès d'un échantillon représentatif d'apiculteurs ».

    L'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) a exprimé jeudi son inquiétude dans un communiqué : « On évoque habituellement le taux de 30 % de mortalité sur l'année (en saison et en hiver), et avec ce seuil, pratiquer l'apiculture est déjà intenable… Là, ce taux intervient sur quatre mois de l'année. »

    Cité dans le communiqué, Gilles Lanio, président de l'Unaf, fait le lien entre cette forte mortalité et les produits phytosanitaires : « Comme pour le reste de la biodiversité, les oiseaux et les insectes volants, le déclin de nos abeilles s'accélère. Nous pressons les pouvoirs publics de sortir notre agriculture de sa dépendance aux pesticides. Il faut saisir l'opportunité de la renégociation de la PAC pour réorienter notre politique agricole. »