INTELLIGENCE ARTIFICIELLEA la gendarmerie d'Irigny, près de Lyon, une caméra évalue vos émotions

A la gendarmerie d’Irigny, près de Lyon, une caméra capte vos émotions pour évaluer la qualité de l’accueil

INTELLIGENCE ARTIFICIELLELa brigade d’Irigny, près de Lyon, est la première de France à avoir expérimenté ce système d’évaluation des émotions destiné, in fine, à mesurer la qualité d’accueil fourni au public…
Irigny, le 24 octobre 2018. La brigade est la première de France à tester cette caméra qui capte les émotions du public dès l'arrivée dans la gendarmerie.
Irigny, le 24 octobre 2018. La brigade est la première de France à tester cette caméra qui capte les émotions du public dès l'arrivée dans la gendarmerie.  - E. Frisullo / 20 Minutes
Elisa Frisullo

Elisa Frisullo

L'essentiel

  • A la caserne d’Irigny, près de Lyon, une caméra permet de capter et d’analyser les émotions des visiteurs à leur arrivée à la gendarmerie.
  • Ce dispositif, couplé à une enquête de statisfaction à la sortie de la caserne, est destiné à évaluer la qualité de l’accueil fourni par les gendarmes.

A l’entrée de la gendarmerie d’Irigny, près de Lyon, une petite caméra passe le visage des visiteurs au peigne fin. Les images ne sont pas enregistrées. Il s’agit simplement de capter les émotions du public à l’arrivée dans la caserne.

Depuis l’été, cette brigade est la première de France à expérimenter un système de détection et d’évaluation de l’état d’esprit du public accueilli. Qu’ils viennent pour un simple renseignement, pour porter plainte ou pour pointer dans le cadre d’un contrôle judiciaire, tous ceux qui poussent la porte voient leur humeur du moment décryptée de manière parfaitement anonyme.

Un dispositif mis en place gratuitement par la société DC communication, spécialisée dans la transformation digitale, pour permettre aux forces de l’ordre de mesurer la qualité de l’accueil fourni au public. « Cette caméra lit en direct le visage de la personne qui entre et va être capable de déterminer très rapidement son émotion », explique le lieutenant Bertrand Dubois, commandant de la brigade d’Irigny.

Sept points d’émotions sur le visage

Le système permet en effet d’analyser les sept points d’émotions présents sur le visage, à l’instar de la joie, la tristesse, de la peur ou encore du mépris. « L’algorithme va ensuite tourner pour mesurer ces émotions et faire ressortir la plus présente », détaille Rémy Millescamps, Pdg de DC communication et réserviste dans la gendarmerie.

A Irigny, le 24 octobre 2018. Le public est invité, en quittant la gendarmerie, à évaluer la qualité de l'accueil fourni par les forces de l'ordre.
A Irigny, le 24 octobre 2018. Le public est invité, en quittant la gendarmerie, à évaluer la qualité de l'accueil fourni par les forces de l'ordre. - E. Frisullo / 20 Minutes

Ces informations sur l’état d’esprit du visiteur à son arrivée sont ensuite croisées avec sa satisfaction à la sortie de la gendarmerie. « Au moment de partir, les personnes qui le souhaitent sont invitées à répondre à un questionnaire de satisfaction sur une tablette numérique. En croisant ces données, on peut savoir par exemple si un visiteur qui est arrivé la mine renfrognée a pu repartir soulagé après avoir été accueilli et pris en charge par nos services », précise le lieutenant Dubois.

Au sein de la caserne, la caméra est vue bien plus que comme un simple gadget. « L’accueil en gendarmerie est quelque chose qui nous tient à cœur, mais jusqu’à présent nous n’avions pas de moyen pour en mesurer la qualité. Avec ce système, les gendarmes voient que leurs efforts envers le public peuvent être récompensés par un retour statistique favorable », ajoute le commandant de brigade.

Bien d’autres applications possibles

Les premiers retours sont encourageants. Selon les chiffres dévoilés pour le mois d’août par la société DC communication, qui collecte et analyse les données chaque jour, 74 % des visiteurs venus à la caserne sont repartis satisfaits. Depuis peu, un autre test est en cours à la caserne de Pont-de-Claix, en Isère. Si ces expériences sont concluantes, ce dispositif d’intelligence artificielle pourra être étendu à d’autres gendarmeries.

Bien d’autres applications sont également possibles. Dans le domaine du commerce, bien sûr, pour cerner l’état d’esprit du client à son arrivée dans une boutique ou pour évaluer l’impact d’un produit sur les visiteurs. Mais également dans le domaine de la santé, pour évaluer notamment, grâce aux émotions, la douleur ressentie par un patient. « Dans le domaine des ressources humaines, ce système peut aussi aider lors des entretiens d’embauches en permettant au recruteur de s’adapter aux émotions du candidat », ajoute Rémy Millescamps.

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