Pas de-Calais : enquête ouverte après l'acquisition d'armes par le maire d'Hesdin

La gendarmerie devra notamment déterminer avec quel argent Stéphane Sieczkowski-Samier a acquis ces armes et dans quel but.
La gendarmerie devra notamment déterminer avec quel argent Stéphane Sieczkowski-Samier a acquis ces armes et dans quel but. © capture d'écran France 3
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avec AFP , modifié à
Le plus jeune maire de France a acquis deux armes de troisième catégorie dans le but d'équiper la police municipale... qui n'était pas au courant, selon le procureur de la République. 

Le parquet de Boulogne-sur-Mer a ouvert une enquête préliminaire pour acquisition d'armes de troisième catégorie par le maire divers droite d'Hesdin, dans le Pas-de-Calais, Stéphane Sieczkowski-Samier, a indiqué jeudi le procureur de la République.

"Le préfet me dénonce la situation suivante: l'achat d'armes par le maire en personne auprès d'une armurerie locale en invoquant le fait que c'était pour équiper la police municipale, qui manifestement n'est pas au courant, le conseil municipal non plus", a déclaré le magistrat, Pascal Marconville.

Une enquête qui doit déterminer le régime d'acquisition de ces armes. Selon le Journal de Montreuil, qui a révélé l'affaire, il s'agit de deux revolvers "soft gomm de calibre 8.8x10" munis d'un barillet à cinq coups, pour 394 euros. L'enquête, confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Lille, devra déterminer si le régime d'acquisition de ces armes est réglementaire et déterminer avec quel argent Stéphane Sieczkowski-Samier les a acquises et dans quel but. Selon la facture, dont une copie a été mise en ligne sur la Voix du Nord, l'achat remonte au 20 juillet 2018.

Le maire affirme avoir déclaré ces armes à la préfecture. "Ces équipements pourront être utiles aux services de protection de la ville ainsi qu'aux élus dans le cadre de leurs fonctions. Ces armes ont été déclarées, au préalable, dans les règles, auprès de la préfecture du Pas-De-Calais", a affirmé le maire d'Hesdin le 22 octobre, sur sa page Facebook.

L'élu est mis en examen depuis 2017. Pour armer la police municipale, une délibération doit être adoptée par le conseil municipal et la décision doit faire l'objet d'un avis au préfet, qui doit s'assurer que les armes entrent dans la bonne catégorie, rappelle le parquet. Des membres du conseil municipal ont informé le préfet de cette situation, affirmant qu'ils n'ont pas été consultés. Stéphane Sieczkowski-Samier est par ailleurs mis en examen depuis début 2017, soupçonné de "complicité de faux et d'usage de faux en écriture publique" et de "prise illégale d'intérêt".