G7: la Russie exclue du club des puissants après l'annexion de la Crimée

La crise ukrainienne a été, lundi, au cœur de la réunion du G7 et du sommet sur la sécurité nucléaire. Le G8 prévu en juin à Sotchi sera remplacé par un G7 à Bruxelles.
Passer la publicité Passer la publicitéLe G8 est mort. Retour au G7, sans la Russie. Tel était le résultat le plus tangible, lundi soir, du sommet de La Haye, une rencontre sur la sécurité nucléaire prévue de longue date, qui s'est transformée en intense ballet diplomatique centré sur la crise ukrainienne. Barack Obama, initiateur de cette réunion aux Pays-Bas rassemblant les représentants de 53 pays - dont plusieurs dizaines de chefs d'État et de gouvernement - avait convoqué en urgence la semaine dernière après l'annexion de la Crimée une réunion avec ses homologues du G7, à savoir François Hollande, Angela Merkel, David Cameron, Matteo Renzi, Stephen Harper et Shinzo Abe, ainsi que les présidents de la Commission et du Conseil européens, José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy. À l'issue d'une heure et demie d'une discussion «intense» et «unitaire», selon les termes du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, les Sept ont décidé que le sommet du G8 prévu en juin à Sotchi, nouvelle vitrine de la Russie, sera remplacé par un G7, à Bruxelles. Ironie du calendrier, Moscou détient cette année la présidence tournante de ce club des puissants de la planète que la Russie a rejoint en 1997 sous Boris Eltsine.
Les dirigeants du G7 sont aussi convenus de préparer une troisième phase de sanctions, lesquelles seraient commerciales, financières et bancaires, précise une source diplomatique, dans le cas où la situation en Ukraine se dégraderait. Le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, qui a mis sa résidence à disposition du G7, a assuré que dans une escalade des sanctions, c'est Moscou qui a le plus à perdre. Les Sept appellent aussi l'Europe à réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe, qui couvre 30 % de ses besoins. Les ministres de l'Énergie se réuniront prochainement à ce sujet.
La Chine apporte son soutien aux puissances occidentales
Le camp «occidental» (qui inclut le Japon) a reçu le soutien de la Chine, dont le président Xi Jinping, également à La Haye, a réaffirmé son attachement au respect de l'intégrité territoriale des États. Tous s'inquiétaient de la concentration de troupes russes à la frontière orientale de l'Ukraine ces dernières heures.
En représailles aux mesures occidentales annoncées ces derniers jours (gel des avoirs de responsables russes proches de Poutine), Moscou a annoncé lundi matin des «sanctions» contre treize hauts responsables canadiens.
Avant leur réunion de crise, les dirigeants du G7 s'étaient retrouvés en début d'après-midi autour d'une immense table circulaire, aux côtés des représentants de plus de quarante autres États, conviés au sommet sur la sécurité nucléaire. Ce processus avait été initié par Barack Obama lui-même en 2009. À la table, siégeait… la Russie, incarnée par son inamovible ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie du Kremlin depuis dix ans. Ce dernier a rencontré son homologue ukrainien, Andrii Deshchytsia, «une bonne chose», selon un diplomate européen puisqu'il y a quelques jours, Lavrov s'y refusait, jugeant «illégitime» le gouvernement de Kiev. Une rencontre bilatérale au niveau des premiers ministres serait envisageable, ajoute une source diplomatique.
En attendant, la mise en quarantaine de la Russie du G8 suscite le dédain chez Sergueï Lavrov: « Le G8 est un club informel, personne ne donne de carte de membre donc personne ne peut en exclure quiconque.» Et pourtant, l'organisation, à l'été 2006, de son premier et fastueux sommet des huit grands à Saint-Pétersbourg avait consacré l'entrée de la Russie postsoviétique sur le devant de la scène internationale. Le maître du Kremlin, conseillé par une agence de communication américaine, avait alors enchaîné numéros de charme et conférences de presse impromptues avec son «ami» George Bush. C'était il y a huit ans. Une autre époque.
Gaulliste de toujours
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L'opinion de Helmut Schmidt relayée par la presse allemande chinoise, italienne, GB mais pas française bien sûr... http://french.china.org.cn/foreign/txt/2014-03/27/content_31914638.htm
Gaulliste de toujours
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Quand on vous dit que ce sont de grands démocrates.... : L'Allemagne a estimé mercredi que l'ancienne Premier ministre ukrainienne Ioulia Timochenko avait franchi une ligne jaune en appelant à « l'anéantissement » des Russes, dans une conversation enregistrée et diffusée sur internet. « Malgré toute l'opposition que l'on peut avoir à l'égard des actions russes en Crimée et toutes les différences d'opinion, même les plus importantes, il y a des lignes à ne pas franchir dans ce qu'on dit ou pense, et les images violentes, les fantasmes de violence dépassent largement ces lignes », a déploré le porte-parole de la chancelière Angela Merkel, Steffen Seibert