Des drones pour accélérer les opérations de déminage au Tchad, un projet belge

Présentation du projet à Bruxelles

© CLAIRE DUBOIS - BELGA

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Par Belga

Handicap International Belgique a obtenu un budget pour tester l'usage de drones pour faciliter et accélérer les activités de déminage au Tchad, a annoncé l'organisation humanitaire vendredi. Dans ce cadre, une équipe et du matériel seront envoyés sur place dès l'année prochaine, tandis que la recherche se poursuit à Bruxelles pour tenter de combiner les drones avec une technique de radar à pénétration de sol (GPR), pour pouvoir également localiser les mines et "restes explosifs de guerre" qui sont enfouis dans les sols.

Il est question d'1,5 million d'euro pour un an, issus de la DGD, la Direction générale Coopération au développement et Aide humanitaire, précise Christian Fuchs, de Handicap International "Humanity & Inclusion".

Les mines antipersonnel, parfois vieilles de plusieurs décennies, sont un des combats majeurs d'Handicap International. On compte une soixantaine de pays, actuellement, qui sont encore "contaminés", a rappelé l'organisation vendredi. Le Tchad, en Afrique centrale, juste au sud de la Libye, en fait partie: il est contaminé depuis 1982, sur une surface estimée à 100 millions de mètres carrés. La partie nord du pays est particulièrement touchée, avec de larges zones décrétées inexploitables et dangereuses car soupçonnées d'être des champs de mines ou de contenir des explosifs antipersonnel ou antivéhicule. Dans les campagnes, cela équivaut à des millions de mètres carrés de terre fertile que la population locale ne peut pas cultiver, tandis que les accidents sont tristement fréquents, comme l'a souligné vendredi Arcadius Laoukein Siga, du commissariat national tchadien de déminage. "Plus d'un millier de mines ont été disséminées dans le nord du Tchad par la Libye. Cela fait longtemps que nous sommes en train de déminer mais on n'avance pas", constate-t-il sobrement.

Technologie de localisation

Et pour cause, localiser les engins explosifs, sur les zones potentiellement polluées, puis procéder au déminage en tant que tel, coûte cher et prend énormément de temps. Le travail est aussi particulièrement risqué, "où la première erreur est souvent la dernière", rappelle-t-il.

C'est là que les drones, mêmes des engins "simples" et légers tels qu'on peut les acheter pour ses loisirs, peuvent s'avérer utiles, selon Handicap International Belgique qui a décidé de creuser le sujet avec une poignée d'entreprises (Mobility Robotics, Third Element Aviation, Inzentive, Dynergie). Combinés à des technologies de localisation, les drones doivent permettre de visualiser les zones dangereuses... sans y poser un pied, mais bien via un écran, de quoi confirmer ou infirmer les soupçons de présence de mines pour chaque terrain. "On va pouvoir avancer sur ces zones 'sans mettre un pied à terre', pour déterminer les zones dangereuses avec exactitude", s'enthousiasme Emmanuel Sauvage, directeur de la réduction de la violence armée au sein de HI. Selon lui, l'idée est née tout simplement, il y a deux ans, sur un coin de table de restaurant à Lyon. Il reste bien sûr à la mettre en œuvre, avec l'aide des autorités tchadiennes, et à la faire évoluer, notamment pour pouvoir s'attaquer aux explosifs non visibles à la surface. "On espère aussi pouvoir déployer le même projet ailleurs", ajoute Emmanuel Sauvage.

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