Les Parisiens (et les touristes) vont pouvoir continuer à déambuler à pied, à vélo, à rollers, à trottinette ou en poussette sur les berges de la rive droite de la Seine.
Dans un jugement rendu jeudi 25 octobre, le tribunal administratif de Paris rejette les requêtes introduites contre l’arrêté du 6 mars pris en urgence par la Mairie de Paris pour pérenniser la piétonnisation de la voie Georges-Pompidou après l’annulation, le 21 février, par la même juridiction, de la fermeture à la circulation automobile. La perspective d’un retour des voitures planait depuis le 22 octobre et la confirmation, en appel, de l’annulation de l’arrêté initial d’octobre 2016.
Neuf requêtes rejetées
Cette décision est une bouffée d’oxygène pour la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, après une séquence marquée par les fiascos Vélib’ et Autolib’et la démission fracassante de son premier adjoint, Bruno Julliard.
La fermeture à la circulation de cette voie longue de 3,3 kilomètres en plein cœur de la capitale constitue l’une des mesures les plus emblématiques et aussi les plus contestées de la maire dans sa politique de restriction de la place de la voiture dans la ville.
Elle avait notamment été fortement combattue par Valérie Pécresse, la présidente (Les Républicains, LR) de la région Ile-de-France. En pointe contre le premier arrêté, elle n’avait cependant pas attaqué celui de mars.
Au total, neuf requêtes avaient été déposées par des riverains, des commerçants, des fédérations d’automobilistes, l’Association des maires franciliens ou encore le maire (LR) du 1er arrondissement de Paris, Jean-François Legaret. Elles ont toutes été rejetées.
« La piétonnisation des berges est validée »
Le tribunal a suivi les conclusions du rapporteur public, ce qui n’avait pas été le cas en début de semaine pour la cour administrative d’appel.
Contrairement à l’arrêté initial, le texte du 6 mars validé aujourd’hui ne fait plus référence à des considérations de qualité de l’air. Il se fonde uniquement sur des arguments patrimoniaux et touristiques visant à protéger un site classé. « L’interdiction de la circulation automobile édictée par la Mairie de Paris est justifiée par la nécessité de préserver un site inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco », relève ainsi le tribunal administratif dans sa décision.
La fermeture des voies sur berges est accusée par ses détracteurs d’avoir déplacé les bouchons et la pollution. « Les désagréments que l’arrêté cause en termes d’allongement de temps de transport, de qualité de l’air et de nuisances sonores sur les quais hauts sont limités », tranche la juridiction administrative dans sa décision du 25 octobre.
« La piétonnisation des berges est validée, déclare au Monde Christophe Najdovski, adjoint aux transports à Paris. Il n’y a pas de retour envisagé ni envisageable des voitures. »
Néanmoins, ce jugement ne met pas un terme définitif au feuilleton judiciaire puisqu’il reste susceptible d’un appel. Une association de défense des automobilistes requérante, l’Union pour la défense de la liberté et de l’égalité de circuler motorisé, fait savoir qu’elle exercera ce droit. Si les berges restent fermées aux voitures, « le débat judiciaire demeure entier », veut encore croire son avocat, Patrick Tabet.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu