L'humeur du Parisien Week-End : les 15-18 ans rêvent d'être beaux, riches et célèbres

    A quoi rêvent les jeunes ? Si l'on me posait la question, je répondrais sans hésiter : d'un monde plus juste, sans pauvres, sans racisme et sans guerre, où l'air et l'eau seraient purs comme le coeur d'un enfant et où les animaux cohabiteraient avec les humains devenus végans.

    Si on me posait la question, moi qui suis entouré d'ados et d'adultes débutants, je mettrais ma tête à couper que seul l'avenir de la planète les obsède. Mais on ne m'a pas posé la question. Ce sont les 15-18 ans eux-mêmes que Malene Rydahl, spécialiste du bonheur, a interrogés avec l'aide du cabinet Occurrence. Ce sondage, dont votre magazine préféré vous révèle les résultats en exclusivité, remet les idées en place. En tout cas les miennes.

    Etre sexy pour être heureux

    Première constatation, la génération Z, comme on l'appelle, est obnubilée par l'apparence physique. Plus de 40 % des jeunes sont convaincus qu'il faut être sexy pour être heureux. Le hic, c'est qu'en se regardant dans la glace – pardon, dans leur smartphone –, ils n'ont pas le sentiment de l'être. Seulement 7 % d'entre eux se trouvent beaux ou belles. Du coup, avant même d'être victimes des outrages du temps, ils rêvent de se refaire la devanture au bistouri. S'ils en avaient les moyens, près de 30 % d'entre eux auraient volontiers recours à la chirurgie esthétique, nous apprend le sondage, une proportion qui passe à 40 % chez les filles ! J'en connais qui se frottent les mains dans leur clinique.

    Autre enseignement, les 15-18 ans rêvent de devenir célèbres. Ils s'imaginent que leur vie serait sublimée si on les reconnaissait dans la rue. Ils estiment aussi, à plus de 70 %, qu'être riche rend heureux. Ils font d'ailleurs le lien entre les deux derniers sujets : être une star, ça rapporte !

    Frustration à l'horizon

    Loin de moi l'idée d'accabler nos ados. La génération Z, que l'on pourrait rebaptiser « génération Insta », fabrique ses rêves comme elle le peut. Etre beau, riche et célèbre, c'est quand même mieux qu'être moche, pauvre et anonyme. D'autant que, comme le disait Marx, l'une de mes idoles (je parle de Groucho, pas de Karl), « l'argent ne fait pas le malheur ». La beauté et la célébrité non plus !

    Mais, pour redevenir sérieux, il y a quand même un petit problème, ou plutôt deux. Le premier, c'est l'immense frustration qui se prépare aujourd'hui chez tous ceux qui, demain, n'auront pas réussi à attirer plus de 100 millions de fans sur leur compte Facebook ou Instagram, façon Kim Kardashian. Le second, c'est que le bonheur, cet état mystérieux de la conscience que la science n'est pas encore parvenue à déchiffrer, ne se mesure ni en euros, ni en dollars, ni en followers.

    Les résultats complets du sondage Occurrence :