Inégalités scolaires : agir avant 5 ans
Une étude révèle qu’un accompagnement extérieur de qualité prodigué avant 5 ans améliore les performances scolaires au lycée, particulièrement chez les enfants défavorisés.
Une première étude en France révèle que les modes de garde en collectivité avant l’entrée à l’école favorisent le développement émotionnel et comportemental des enfants.
Nounou à domicile, crèche, parents ou grands-parents : voilà en gros les trois modes de garde des enfants en France, avant leur entrée à l’école à l’âge de 3 ans. Quel est le meilleur pour leur développement et leurs aptitudes futures ? L’équipe de Maria Melchior, de l’Inserm et de l’université de la Sorbonne, à Paris, et ses collègues ont pour la première fois étudié la question chez les petits Français : la garde en collectivité permet un meilleur développement émotionnel, relationnel et comportemental que la garde à domicile.
La plupart des recherches antérieures sur l’impact du mode de garde sur le développement des enfants sont contradictoires. Certaines ont mis en évidence un avantage des collectivités, d’autres de la garde à domicile par les parents, les proches ou une assistante maternelle. Comment expliquer cette contradiction ? Tout dépend du pays où les études ont été menées. Beaucoup d’entre elles reposent sur des cohortes américaines, pour lesquelles les modes de garde varient énormément, les crèches étant peu accessibles et chères. Or la France dispose d’un des meilleurs systèmes de garde d’enfants avant l’entrée à l’école, notamment parce que ces services sont de bonne qualité et ouverts à tous dans la limite des places disponibles : 52 % des enfants français de moins de 3 ans en bénéficient, contre 33 % en Europe. Et parmi eux, 27 % sont en crèche ou garderie collective et 49 % chez une assistante maternelle à domicile.
Les chercheurs ont utilisé les données de la cohorte EDEN (Étude des Déterminants du développement et de la santé de l’ENfant), menée auprès de 1 428 jeunes et de leur famille, vivant à Nancy et Poitiers, depuis la grossesse de leur mère jusqu’à leurs 8 ans. Chaque maman précisait le mode de garde de son enfant à 4 mois, 8 mois, 1, 2 et 3 ans, puis, aux âges de 3, 5,5 et 8 ans, remplissait un test en 5 échelles qui évalue des paramètres comportementaux et émotionnels : problèmes relationnels, hyperactivité et inattention, troubles du comportement comme l’agressivité, et enfin empathie et comportement prosocial (l’enfant est-il gentil avec les plus petits que lui ? Partage-t-il ses affaires ?…).
Résultat : les enfants ayant bénéficié d’un mode de garde collectif ont environ trois fois moins de troubles émotionnels et de difficultés relationnelles après leur entrée à l’école que ceux ayant été gardés à domicile, par un proche ou par une nounou. Probablement parce que les structures collectives, quelles qu’elles soient, privées ou publiques, sont mieux contrôlées et proposent aux petits davantage de jeux, de lecture, de règles de vie et d’opportunités de socialisation que les personnes assurant une garde à domicile, dont les activités sont très hétérogènes. Ces stimulations cognitives sont autant de facteurs qui favorisent le développement des enfants, en contribuant notamment à ce qu’ils acquièrent une bonne estime d’eux-mêmes et bénéficient d’interactions sociales de qualité.
En outre, l’équipe de Maria Melchior a constaté que les bénéfices des crèches sur les aptitudes émotionnelles et prosociales des enfants sont plus nets pour les filles que pour les garçons. Pourquoi ? Car les filles sont en moyenne davantage concernées que leurs homologues masculins par des troubles émotionnels et comportementaux (les troubles dits internalisants).
En revanche, contrairement à d’autres études sur le sujet, surtout américaines, les chercheurs n’ont pas observé que les avantages de la collectivité sont supérieurs pour les enfants issus de « familles à risques ». En d’autres termes, même si en France les crèches et garderies sont ouvertes à tout type de famille indépendamment du revenu et du milieu socioéconomique, cet encadrement ne compense pas les difficultés ou les manques que des jeunes peuvent vivre dans leur famille au quotidien.
R. Gomajee et al., Early childcare type predicts children’s emotional and behavioural trajectories into middle childhood. Data from the EDEN mother–child cohort study, Journal of Epidemiology and Community Health, 2 octobre 2018.
Une étude révèle qu’un accompagnement extérieur de qualité prodigué avant 5 ans améliore les performances scolaires au lycée, particulièrement chez les enfants défavorisés.
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