Nouvelle-Aquitaine: après un divorce, 20% des femmes tombent sous le seuil de pauvreté contre 8% d’hommes

Les femmes sont les grandes perdantes en cas de divorce, d'après des données disponibles pour la Nouvelle-Aquitaine. Dans cette région, l’Insee s’est penché sur l’impact que peuvent avoir les séparations sur le niveau de vie des individus et, après avoir épluché les déclarations fiscales des Néo-Aquitains, l’institut a fait un constat sans appel. L’année qui suit le divorce, le niveau de vie des femmes chute de 22% alors que celui des hommes diminue de seulement 3%.

Selon l’étude, l'impact économique le plus important s'observe quand la séparation intervient entre 45 et 54 ans.

"Le divorce a les effets les plus néfastes car les personnes mariées sont en moyenne plus âgées et plus riches que celles en union libre, explique à 20 Minutes Cédric Lacour, chargé d’étude à l’Insee Nouvelle Aquitaine. Il y a un déséquilibre plus grand entre hommes et femmes". 

Alors que les femmes obtiennent souvent la garde des enfants, "les mécanismes de compensation (pension alimentaire, allocation de soutien familial) n'amortissent pas complètement les dépenses liées à la famille". Et les mois qui suivent le divorce peuvent tourner au cauchemar sur le plan financier, notamment pour 20% des femmes qui basculent en-dessous du seuil de pauvreté, contre 8% d’hommes.

Inégalité supplémentaire

Leur niveau de vie se redresse toutefois au cours des deux années suivantes. Une amélioration qui s’explique notamment par des changements de situation, comme le retour à l’emploi ou la reprise du travail à temps plein, ou par des remises en couple. Malgré cette légère embellie, le niveau de vie des femmes reste encore inférieur de 14% à celui de l’année précédant la séparation, alors que celui des hommes a augmenté de 1,6%.

Une inégalité supplémentaire entre les hommes et les femmes, comme le souligne l’étude de l’Insee. Ces dernières souffrent toujours d’un salaire moins élevé, elles ont également plus de mal à trouver un emploi et suivent un parcours professionnel souvent plus précaire, alors que leur niveau d’études est légèrement supérieur à celui des hommes.