Le changement climatique impacte les glaciers, les écosystèmes, la biodiversité. Il affecte notre santé mentale. Stress, dépression, comportements violents, suicides, des chercheurs ont estimé qu’une hausse de la température de 1°C pouvait augmenter la probabilité de développer des troubles mentaux de 2 % et accroître le taux de suicide de 0,7 à 2,1 %.

C’est une conséquence du changement climatique passée inaperçue. Mais une exposition à des températures élevées ou à des catastrophes naturelles extrêmes peut également affecter notre santé mentale. C’est la conclusion inquiétante d’une étude publiée le 8 octobre dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
"Les augmentations exogènes de la température mensuelle et des jours de précipitation supplémentaire amplifient la probabilité d’avoir des problèmes de santé mentale en un mois", expliquent les scientifiques. Ils ont analysé l’état de santé mentale de deux millions d’Américains entre 2002 et 2012 comparé aux évolutions météorologiques.
"Le passage de températures mensuelles comprises entre 25 °C et 30 °C à plus de 30 °C augmente la probabilité de développer des problèmes de santé mentale de 0,5 %", indiquent les auteurs de l’étude. "Un degré Celsius de réchauffement sur 5 années est associé à une hausse de 2 % dans la fréquence des problèmes de santé mentale." 
Impacts sur la qualité du sommeil et le bien-être
La fréquence accrue et l’intensité des catastrophes naturelles peuvent générer une hausse des traumatismes, des situations de stress et de dépression, y compris chez les personnes qui ne sont pas directement touchées. Après le passage de l’ouragan Katrina en 2005 aux États-Unis, les troubles mentaux avaient augmenté de 4 %. Et la moitié des survivants a développé un syndrome de stress post-traumatique.
Les vagues de chaleur caniculaire engendrent également des troubles de l’humeur, une fatigue intense, un manque de concentration, de discernement et de motivation. La hausse des températures peut ainsi impacter la qualité du sommeil et donc le bien-être au travail, la productivité, la qualité des relations sociales. Les déplacements de population en raison de la montée des eaux par exemple est également à l’origine de troubles mentaux. De même, l’urbanisation accroît la schizophrénie.  
Cet été, une autre équipe de scientifiques a démontré le lien entre changement climatique et suicides. Selon eux, une hausse de la température de 1°C engendrerait une augmentation des taux de suicides de 0,7 % aux États-Unis et de 2,1 % au Mexique. "Lorsque les températures sont élevées, les individus se comportent de façon plus désinhibée, agressive et violente, ce qui pourrait en retour augmenter la propension au suicide" explique Lisa Page, chercheuse en psychologie au King’s College de Londres.  
Concepcion Alvarez, @conce1

Découvrir gratuitement l'univers Novethic
  • 2 newsletters hebdomadaires
  • Alertes quotidiennes
  • Etudes