SANTÉ Il n'y a jamais eu autant de médicaments en rupture de stock

L'Agence nationale du médicament a reçu en 2017, 530 signalements de traitements "essentiels" en rupture de stock ou en tension d’approvisionnement.
Le Dauphiné Libéré - 29 oct. 2018 à 08:22 | mis à jour le 29 oct. 2018 à 22:30 - Temps de lecture :
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Des antibiotiques comme l'Amoxicilline sont en rupture de stock. Photo d'illustration Julio Pelaez
Des antibiotiques comme l'Amoxicilline sont en rupture de stock. Photo d'illustration Julio Pelaez

Le nombre de médicaments en rupture de stock n'a jamais été aussi important, selon le journal Le Parisien.

En 2017, l'Agence nationale du médicament a reçu quelque 530 signalements de traitements "essentiels" en rupture de stock ou en tension d’approvisionnement.

Il s'agit de médicaments prescrits entre autres dans le traitement de la maladie de Parkinson (Sinemet, Mantadix) mais aussi des antiépileptiques (Di-Hydan), des anticancéreux (ImmuCyst, Amétycine, Aracytine Procarbazine...), des antibiotiques (Amoxicilline, Augmentin), des anesthésiants (Propofol), des vaccins, des antiallergiques (Desloratadine), contraception (Estradiol), Cortisone (Prednisolone), hypertension (Alpress), Hypotension (Gutron)...

Les cas de signalements ont été multipliés par dix en moins de dix ans

Pourquoi ces médicaments sont-ils introuvables ? Le Parisien explique que les causes sont multiples.

- La délocalisation : 70 % des molécules à la base des médicaments sont fabriquées aux États-Unis ou en Asie sur un nombre très limité d'usines. Si un problème survient dans une de ces usines, elles ferment. Et les productions ne sont pas relancées.

- Le flux tendu :  "pour éviter les pertes, limiter les coûts, les laboratoires pharmaceutiques réduisent au maximum les stocks, alors que la demande mondiale et l’exigence de qualité augmentent. Et quand les quantités sont trop limitées, ils préfèrent vendre aux pays les plus offrants."

Les cas des signalements de médicaments en tension ou en rupture de stock ont été multipliés par plus de dix en moins de dix ans.

Le sénateur (PS) Yves Daudigny, qui a présidé une mission parlementaire sur le sujet, souligne : "La pénurie n’est pas terminée du tout. Nous faisons face à un problème inédit, avec des conséquences inacceptables pour la santé."