C’est une véritable catastrophe environnementale. Causée par un glissement de terrain sous-marin ayant eu lieu lors du passage d’un ouragan en 2004, une importante fuite de pétrole jamais colmatée pollue silencieusement les eaux du golfe du Mexique depuis maintenant quatorze ans.

 

La pire catastrophe pétrolière dans l’histoire du golfe du Mexique

En 2004, l’ouragan Ivan ravageait le golfe du Mexique et une plateforme pétrolière de la société Taylor Energy, se trouvant à une vingtaine de kilomètres au large des côtes de Louisiane, était détruite pas un glissement de terrain sous-marin et ses 28 têtes de forage enterrées. En résultait alors d’importantes fuites de pétrole qui continuent de polluer les eaux de la région quatorze après les faits. Longtemps tenue secrète, cette fuite jamais colmatée est désormais considérée comme la pire catastrophe pétrolière dans l’histoire du golfe du Mexique.

Supplantant de loin l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon, qui avait causé la mort de 11 personnes et provoqué la libération de 780 millions de litres de pétrole en mer durant 87 jours en 2010, cette fuite de pétrole massive avait été en partie colmatée en 2004 par l’Ocean Saratoga, une plateforme positionnée sur les lieux de l’incident qui avait permis de boucher six forages, mais les passages successifs des ouragans Katrina et Rita l’année suivante avaient mis un terme aux efforts.

 

112 000 litres d’hydrocarbures s’échappent quotidiennement dans la mer depuis 14 ans

Quelques années plus tard, l’organisation non gouvernementale Sky Truth révélait pour la première fois l’ampleur de cette catastrophe environnementale et les autorités américaines exigeaient de la société Taylor Energy qu’elle réalise de nouvelles tentatives de colmatage afin d’interrompre les importantes remontées de pétrole à la surface. Selon les révélations de l’agence de presse AP datant de 2015, ce sont environ 112 000 litres d’hydrocarbures qui s’échappent quotidiennement des puits de forage de la plateforme, ce qui représente l’équivalent de 700 barils.

Mise en cause pour avoir longtemps caché la gravité de cette fuite de pétrole et largement minimisé les chiffres, Taylor Energy a contre-attaqué en affirmant que la catastrophe ne provenait pas des ses forages et relevait avant tout « de la volonté divine ». Plus effarant encore, celle-ci a également réclamé à l’État fédéral le remboursement des 450 millions de dollars bloqués sur un fonds destiné à couvrir les efforts de nettoyage déployés dans la zone.

Cette nouvelle catastrophe pétrolière et la hausse du nombre d’ouragans dans le golfe du Mexique font désormais craindre aux habitants des régions côtières la multiplication de ce type d’incidents dans les années à venir.

© FlickR / Office of Response and Restoration

 

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