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Lune artificielle, plantes, bactéries… les pistes pour éclairer les villes sans électricité

L'éclairage urbain consomme énormément d'énergie, ce qui a un coût pour les communes et des conséquences écologiques. Plusieurs projets proposent de nouvelles solutions pour illuminer les rues des agglomérations la nuit.

La vague de froid qui touche le pays a privé d'électricité une partie des Français. Depuis plusieurs années, chercheurs et entreprises réfléchissent à des solutions pour s'éclairer la nuit sans recourir à une énergie. Anthony Morel, journaliste high-tech BFMTV, a sélectionné trois solutions qui pourraient un jour entrer dans notre quotidien. 

Une lune artificielle 

Une lune artificielle pour remplacer les lampadaires, l'idée paraît folle, pourtant, la Chine réfléchit sérieusement à cette solution. La presse officielle locale a dévoilé que Chengdu, au centre-ouest du pays, planchait sur ce projet. La ville de 18 millions d'habitants veut lancer d'ici à 2020 un satellite artificiel situé à 500 kilomètres au-dessus de nos têtes. La structure serait capable de réfléchir les rayons du soleil et de les renvoyer sur les rues de la ville. La lumière ne serait pas éblouissante mais se rapprocherait d'une lueur crépusculaire. 

La commune évalue à 150 millions d'euros les économies que cela permettrait de réaliser. Cette idée pose évidemment des questions sur les cycles naturels aussi bien pour les humains que les animaux. Les observations astronomiques pourraient également être perturbées par ce dispositif. Le satellite artificiel serait capable d'éclairer huit fois plus que Lune. Des doutes pèsent sur la faisabilité de ce projet qui est compliqué techniquement. Mais la Chine a déjà fait savoir que si l'expérimentation était concluante, la technologie pourrait se répandre dans d'autres agglomérations. 

Des plantes luminescentes 

Autre piste, des plantes luminescentes pourraient remplacer nos lampes de chevet. Une expérience menée par des ingénieurs du prestigieux MIT (Massachusetts Institut of Technology) montre que cette idée est possible. Cette technologie s'appuie sur la bioluminescence, la capacité d'êtres vivants à créer leur propre lumière.

L'enzyme que l'on trouve dans les lucioles (la luciférase) a été extraite pour les transférer dans de pieds de cresson. Les feuilles de la plante ont émis une lumière pendant quatre heures. L'idée des chercheurs serait de proposer des végétaux de plus grandes tailles, sur le même principe, pour éclairer des espaces comme des bureaux.

Les bactéries

Dernier projet, une start-up française propose d'éclairer les centres-villes en utilisant les bactéries. Glowee a récupéré des micro-organismes vivants que l'on trouve dans certains poissons des fonds marins et qui ont la propriété de briller dans le noir. Les entrepreneurs proposent d'intégrer ces bactéries dans des petites capsules où elles vont pouvoir se reproduire; et la nuit, elles brillent. Ne reste plus qu'à les placer dans les endroits que l'on souhaite éclairer. 

Cette source lumineuse est écologique et poétique puisque la lumière émise est d'un vert-bleu beaucoup moins agressif que les éclairages traditionnels. Les créateurs présentent leur dispositif comme "une source de lumière vivante, à la croisée entre le biomimétisme et la biologie synthétique".

Anthony Morel édité par Elise Maillard