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Plan grand froid : l’Etat annonce 14 000 places d’hébergement supplémentaires

Le plan hiver commence officiellement jeudi. En plus de l’hébergement, l’Etat va débloquer 5 millions d’euros pour financer des équipes de maraude.

Le Monde avec AFP

Publié le 31 octobre 2018 à 00h59, modifié le 31 octobre 2018 à 15h25

Temps de Lecture 2 min.

Face à la vague de mauvais temps, l’Etat prend les devants. Il ouvrira 14 000 places supplémentaires pour l’hébergement des sans-abri en France en cas de grand froid, annonce le ministre de la ville et du logement Julien Denormandie dans un entretien au Parisien paru mercredi 31 octobre. « [Elles] s’ajouteront au parc de 136 000 places » d’hébergement d’urgence ouvertes pendant l’année, précise le ministre. « Le chiffre évoluera selon les pics de froid et il pourra y en avoir plus. »

Ces nouvelles places, mobilisables jusqu’au 31 mars dans le cadre du plan hiver, qui commence officiellement jeudi, seront étalées sur le territoire « afin de ne pas concentrer les gens au même endroit, chose qui a trop souvent été faite dans le passé », a assuré M. Denormandie. Un total de 250 places seront ainsi ouvertes au milieu du très chic 7e arrondissement de Paris, affirme le ministre.

Priorité aux familles

La promesse d’Emmanuel Macron, qui ne voulait plus de sans-abri dans les rues à la fin 2017, reste donc loin d’être tenue. Mais M. Denormandie insiste : « Nous ne dévions pas de cap, mais ça ne se fera pas en un hiver car la situation est difficile. » L’Etat va également débloquer 5 millions d’euros supplémentaires pour financer des équipes de maraude « partout en France » afin d’orienter les sans-abri vers les dispositifs d’urgence, a annoncé M. Denormandie : « C’était inconcevable il y a quelques années, mais aujourd’hui des femmes et des enfants dorment dehors. »

« Vous avez encore des milliers de gens qui dorment dans la rue et, tant qu’il y aura une personne dans cette situation, c’est que le travail engagé doit être poursuivi », a-t-il expliqué, assurant que « sa priorité » se portera sur les familles à la rue, dont le nombre est en hausse selon les associations.

Les associations sceptiques

Un sans domicile fixe, à Paris, en décembre 2017.

Face à ce plan, les associations d’aide aux sans-abri ne sont qu’à demi-convaincues. « Le dispositif est encore sous-dimensionné » estime Eric Pliez, président du Samusocial de Paris. « Renforcer les maraudes, c’est une bonne démarche » : dans la rue, une majorité de SDF n’appellent pas le 115. Mais s’ils entrent en hébergement d’urgence, comment gérer ce nouveau public avec un nombre de places égal à l’an dernier ? « Ça va mettre tout le monde au pied du mur », craint-il.

A la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui rassemble 800 associations gérant 80 % des centres d’hébergement, on salue une « mobilisation de l’Etat plus précoce que les années passées ». Mais « il faut sortir de la gestion au thermomètre : l’été, il y a autant de demandes d’hébergement et la mortalité des sans-abri est aussi importante qu’en hiver », juge son directeur, Florent Gueguen.

En fin d’hiver dernier, le gouvernement avait décidé de pérenniser 5 000 places temporaires du plan grand froid. Malgré cela, 36 % des pensionnaires de l’hébergement d’hiver ont été remis à la rue au printemps, selon M. Gueguen. Pour 2019, « il n’y a aucun engagement du ministre pour pérenniser des places et la loi de finances ne prévoit pas les crédits pour le faire », regrette-t-il. Derrière les moyens affichés, il dénonce « la baisse des crédits pour les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) : 33 millions en deux ans ».

Ces CHRS accueillent des publics spécifiques – femmes victimes de violence, sans-abri sortis de prison – et accompagnent davantage vers un logement durable. « On fait des économies sur l’hébergement digne et qualitatif, au profit de la mise à l’abri précaire », juge M. Gueguen.

Le Monde avec AFP

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