Hyundai équipe ses ouvriers d’exosquelettes

Plusieurs industriels expérimentent ces derniers mois des exosquelettes, promettant de réduire la pénibilité au travail, tout en augmentant leur productivité.
Hyundai équipe ses ouvriers d'exosquelettes

Le constructeur automobile coréen doit tester une veste robotique d’ici la fin de l’année, rejoignant le club grandissant des industriels testant des exosquelettes sur leurs ouvriers. Une bonne nouvelle pour les travailleurs victimes d’accidents de travail récurrents liés aux gestes laborieux des chaînes de production, et pour les entreprises qui espèrent augmenter leur productivité.

D’ici la fin de l’année, Hyundai va équiper ses ouvriers de ses usines nord-américaines de « Vestes exosquelettes Hyundai », ou H-VEX. L’annonce a été faite le 22 octobre par le constructeur automobile, et relayée par le média coréen Korea Joongang Daily. Ce H-VEX, dont on ne connaît pas encore l’allure générale, sera « un appareil qui soulage la pression sur la nuque et le dos des ouvriers en conférant 60 kg de force à son utilisateur quand leurs bras sont utilisés au-dessus de la tête  », précise l’entreprise dans un communiqué.

Hyundai mise sur ces robots corporels pour réduire les accidents du travail de ses employés et pour, au passage, augmenter leur productivité. Une stratégie qui intéresse un nombre croissant d’industriels. BMW, GE, Caterpillar et Delta Air Lines collaborent par exemple avec le roboticien Sarcos pour transformer leurs salariés en Iron Men, expliquait le magazine Forbes en mai dernier.

En novembre 2017, c’était le constructeur automobile Ford qui mettait en scène son partenariat avec Ekso Bionics pour développer des exosquelettes promettant de faciliter la vie des travailleurs. « Certains ouvriers sur la ligne d’assemblage lèvent leurs bras en moyenne 4 600 fois par jour, soit environ un million de fois par an, accroissant les risques de fatigue ou de blessure  », relevait alors le site Techxplore.

Exosquelettes non motorisés

Ces technologies semblent donc commencer à faire leurs preuves. Avant le H-VEX, Hyundai testait déjà depuis septembre dans ses usines le H-CEX (Hyundai Chairless Exkoskeleton). Un appareil ressemblant plus ou moins à des béquilles articulées épousant la forme et les mouvements des jambes, ciblant les ouvriers qui restent en position assise ou fléchie sur de longues périodes. Leur utilisation permettrait de réduire de 80 % la sollicitation des muscles inférieurs du corps.

Une limitation forte au développement des exosquelettes, pensés comme des robots corporels, tient au poids très dissuasif des moteurs et batteries nécessaires. Au Japon, les exosquelettes du professeur Toyama qu’est allé rencontrer Usbek & Rica, censés soulager les vieux vignerons, n’ont jamais dépassé le stade du prototype, faute de pouvoir s’alléger suffisamment sans atteindre un coût prohibitif. Au-dessus de 20 kg, voire 30 kg, ces exosquelettes faisaient peser sur certains muscles ce qu’ils soulageaient sur d’autres, réduisant un peu l’intérêt du concept…

Prototype d'exosquelette développé par l'entreprise japonaise Kubota. © Kubota
Prototype d’exosquelette développé par l’entreprise japonaise Kubota. © Kubota

Contrairement à ces exosquelettes dotés de moteurs, le H-CEX de Hyundai et la veste de Ekso Bionics ont ainsi en commun de ne pas être alimentés en énergie. Les appareils soulagent le corps par leur ergonomie et fournissent une aide mécanique sans motorisation. On est loin donc, des exosquelettes robotiques qui promettent de faire marcher les handicapés moteurs, de transformer les soldats en robots blindés et de permettre aux ouvriers de porter des centaines de kilogrammes. Même si Hyundai travaille également sur ce genre de prototypes.

La technologie suffit toutefois à attiser l’intérêt économique de l’industrie. « Les Etats-Unis dépensent 21 milliards de dollars US [18,5 milliards d’euros] par an pour des blessures liées au travail qui réduisent la productivité  », argumente Ekso Bionics sur son site. D’ici 2026, complète le journal Korea Joongang Daily, le marché des exosquelettes pourrait devenir 50 fois plus important, passant de 96 millions de dollars en 2016 à 4,65 milliards de dollars.

 

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Image à la une : Des ouvriers dans une usine Hyundai, équipés d’exosquelettes H-CEX. © Hyundai

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