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Un Américain exécuté sur la chaise électrique

Le condamné à mort avait choisi cette méthode d’exécution quasiment abandonnée, car vivement critiquée en raison de sa cruauté.

Le Monde avec AFP

Publié le 02 novembre 2018 à 02h54, modifié le 02 novembre 2018 à 12h31

Temps de Lecture 2 min.

Un Américain, qui préférait mourir par électrocution que par injection létale, a été exécuté sur la chaise électrique, dans la soirée du jeudi 1er novembre, dans le Tennessee. La mort d’Edmund Zagorski, 63 ans, a été prononcée à 7 h 26, heure locale, (0 h 26 GMT vendredi) dans le pénitencier de haute sécurité de Nashville, selon un communiqué des services correctionnels de cet Etat du Sud. La chaise électrique, qui n’est plus autorisée que dans neuf Etats, n’avait pas servi depuis 2013 aux Etats-Unis.

« Choc violent »

Ses derniers mots furent : « C’est parti », a déclaré son avocate Kelley Henry lors d’une conférence de presse, en décrivant comment son corps avait été sanglé pour éviter qu’il ne se dresse pendant l’électrocution. « Il a reçu un choc violent avec le courant électrique », a-t-elle ajouté, en précisant que des éponges imbibées d’eau salée avaient été placées sur ses chevilles pour faciliter le passage du courant.

Zagorski avait été condamné à la peine capitale en 1984 dans le Tennessee, pour avoir tué et égorgé deux hommes qu’il avait attirés en promettant de leur vendre de la drogue.

Après trente-quatre ans dans le couloir de la mort, il devait être exécuté en octobre par injection létale mais, à la dernière minute, il avait demandé à passer plutôt sur la chaise électrique. En cas d’injection, « les dix à dix-huit dernières minutes de sa vie seront une horreur absolue » alors que, s’il est électrocuté, il ressentira « une douleur insoutenable, probablement pendant quinze à trente secondes », avaient écrit ses avocats dans leur requête.

Onze ans sans utiliser cette chaise

Le Tennessee autorisant les personnes condamnées avant 1999 à choisir entre ces deux modes d’exécution, le gouverneur de l’Etat, Bill Haslam, lui avait accordé un répit pour laisser aux services pénitenciers le temps de préparer la chaise électrique.

L’appareil, qui n’avait alors pas servi depuis 2007 dans cet Etat, « a été testé le 12 octobre », avait précisé jeudi à l’AFP une porte-parole des services pénitenciers du Tennessee, Neysa Taylor.

Pour son dernier repas, Zagorski avait commandé des pieds et de la queue de cochon, selon les services pénitenciers.

Selon un sondage réalisé en 2015, 54 % des Américains jugent que la chaise électrique est une méthode d’exécution « cruelle et inhabituelle ». Elle a été progressivement abandonnée après que des exécutions eurent mal tourné, la tête d’un détenu s’étant notamment enflammée en Floride en 1997.

« L’échec des injections »

Avant l’exécution de jeudi soir, elle n’avait été utilisée que pour quatorze exécutions sur près de 900 dans tout le pays depuis 2000.

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Dans ce contexte, le « choix » d’Edmund Zagorski « en dit long sur l’échec des injections létales », a commenté pour l’AFP le directeur du Centre d’information sur la peine de mort (DPIC), Robert Dunham, avant la mise à mort.

Les injections létales sont la méthode d’exécution la plus fréquente aux Etats-Unis. Mais elles sont vivement contestées en raison de défaillances possibles de la drogue utilisée pour anesthésier les condamnés.

Le « choix » d’Edmund Zagorski n’en était pas vraiment un, avait relevé M. Dunham. Pour lui, c’était « une conséquence directe de l’exigence macabre de la Cour suprême qui impose aux condamnés à mort de proposer une alternative avant d’évaluer si une méthode d’exécution est cruelle au regard de la Constitution. »

En optant pour la chaise électrique, Edmund Zagorski avait, en effet, précisé ne pas être favorable pour autant à l’électrocution. « Je ne veux pas être soumis à la torture de l’injection », avait-il écrit aux autorités, mais « je considère que l’injection létale et l’électrocution violent toutes les deux mes droits ». Jeudi, il avait tenté un dernier recours devant la plus haute juridiction du pays, mais les juges ont rejeté sa demande.

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Le Monde avec AFP

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