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Stains: la nomination d’un gendarme au poste de proviseur adjoint d’un lycée passe mal

Le lycée Maurice-Utrillo, à Stains

Le lycée Maurice-Utrillo, à Stains - JOEL SAGET / AFP

Après les nombreuses violences aux abords de l'établissement, le rectorat de Créteil a choisi de nommer un gendarme au poste de proviseur adjoint chargé de la sécurité au lycée Maurice Utrillo, à Stains. Les enseignants dénoncent l'"infiltration d'une force armée" et appellent à faire grève lundi.

Un choix qui fait grincer des dents. Un ancien chef d’escadron de gendarmerie de Rouen, en détachement à l’Éducation nationale pour trois ans, va prendre lundi ses nouvelles fonctions de proviseur adjoint au lycée Maurice Utrillo, à Stains (Seine-Saint-Denis), et sera chargé de la sécurité de l’établissement, rapporte Le Monde.

Cette nomination a provoqué la colère des enseignants qui ont appelé à la grève lundi "contre l’infiltration d’une force armée" dans l'établissement. "L’école publique ne sera jamais l’antichambre du commissariat", ajoute la tribune des professeurs publiée dans le Bondy Blog.

Des violences à répétition

C’est le rectorat de Créteil qui a fait le choix de confier ce poste de proviseur adjoint chargé de la sécurité à un gendarme, après les nombreuses violences qui se sont produites à proximité du lycée l’an dernier. En mars, un élève avait été agressé au marteau. Des affrontements entre bandes ont également eu lieu aux abords de l'établissement.

Le rectorat précise au sujet de ce nouveau poste que "50% de son (le proviseur adjoint, ndlr) temps sera consacré à des missions classiques de proviseur adjoint, l’autre moitié sera dédiée au travail en partenariat avec tous les acteurs de la sécurité: police nationale, police municipale, justice".

"Arrêtera-t-il les marteaux?"

De leur côté, les enseignants s’insurgent: "En quoi cette réponse immédiate aux violences exceptionnelles des élèves va-t-elle nous aider? Comment un gendarme pourra-t-il enrayer ces violences? Déviera-t-il les machettes? Arrêtera-t-il les marteaux?", écrivent les professeurs, ajoutant que "les métiers de l’éducation ne s’improvisent pas" et qu’"il ne suffit pas d’être gendarme pour y accéder".

Cette nomination intervient alors que le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a indiqué il y a trois jours qu’il ne devait pas y avoir de "tabou" sur la venue de policiers dans les écoles. "Le but n’est évidemment pas d’avoir des policiers dans chaque établissement de France", mais "pourquoi pas avoir des permanences de policiers dans des établissements difficiles", a-t-il déclaré. Le rectorat de Créteil assure néanmoins avoir choisi de nommer un gendarme "bien avant les annonces de Christophe Castaner et de Jean-Michel Blanquer".

P.L