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Européennes : des opposants à Macron indignés par un "clip de propagande" du gouvernement

Des responsables de gauche comme de droite ont dénoncé une vidéo du gouvernement appelant les Français à voter aux élections européennes mais qu'ils estiment être un "clip de propagande" en faveur de la majorité. Le CSA et la Commission nationale des comptes de campagne devraient être saisis.

Arnaud Focraud , Mis à jour le
Le clip du gouvernement est accusé d'être une "propagande" pro-Macron par plusieurs opposants de tous bords.
Le clip du gouvernement est accusé d'être une "propagande" pro-Macron par plusieurs opposants de tous bords. © Capture d'écran

A leurs yeux, c'est un "clip de propagande" qui relève davantage d'une campagne d'un parti politique que d'une communication gouvernementale. Plusieurs opposants à Emmanuel Macron ont fait part ces derniers jours de leur indignation au sujet d'une vidéo diffusée la semaine dernière sur les réseaux sociaux par le compte officiel du gouvernement. Elle fait partie de la campagne "Oui, je vote" - dont le JDD avait déjà relevé des erreurs - qui appelle les Français à voter aux élections européennes, avec ce slogan : "En mai 2019, l'Europe changera, à vous de décider dans quel sens." Sauf que les messages et les images qui y sont diffusés ne sont pas du tout du goût de ces élus.

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Le CSA et la Commission des comptes de campagne saisis

"Ces clips sont des vidéos partisanes de La République En Marche financées sur fonds publics. Leur contenu totalement orienté (...) n'a aucun rapport avec une incitation à la citoyenneté", s'insurge ainsi le mouvement Générations, qui a annoncé jeudi qu'il allait saisir le CSA et la Commission nationale des comptes de campagne. "Je demande le retrait immédiat de ces clips de campagne LREM maquillés en clips officiels sur fonds publics", a ainsi déclaré le porte-parole du mouvement de Benoît Hamon, Mehdi Ouraoui du mouvement Générations.

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Président du parti chrétien-démocrate, Jean-Frédéric Poisson avait lui aussi annoncé la veille avoir écrit au président de la Commission des comptes de campagne, en appelant à signer une pétition afin "d'imputer les frais de création et de diffusion de cette vidéo aux dépenses de propagande électorale du parti de monsieur Macron". De même, Rachid Temal, pour le PS, a également indiqué jeudi qu'il saisirait le CSA pour qu'il retire "ce clip populiste et orienté".

"L’instrumentalisation de l’Europe à des fins politiciennes fera une victime : l’Europe elle-même!", a par ailleurs tweeté le sénateur LR Bruno Retailleau. "La propagande avec de gros sabots!!", a enfin commenté l'ex-ministre Thierry Mariani, pressenti pour figurer sur la liste RN lors de ces européennes.

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Salvini et Orban comme repoussoirs

Dans ce clip, le gouvernement pose quatre questions, avant d'appeler les Français à voter : "Immigration : maîtriser ou subir?", "Climat : agir ou ignorer?", "Emploi : partenaires ou concurrents?", "Europe : union ou division?", peut-on lire successivement dans ce clip, sur fond d'images choc et de musique alarmiste. On y voit notamment des images de migrants sauvés de la noyade, de femmes portant leurs enfants à bout de bras ou encore de catastrophes naturelles. Puis surviennent celles du ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini et du Premier ministre Viktor Orban, haranguant les foules, présentées ici comme repoussoirs. 

Le leader de l'extrême droite italienne, Matteo Salvini, avait lui-même réagi dès dimanche dernier sur Twitter. "Le gouvernement français publie, avec l'argent des contribuables, un clip officiel pour les européennes de 2019 en m'utilisant comme un épouvantail", a-t-il écrit, en assurant que "Macron et ses amis [devaient] avoir très peur". 

Le chef de l'Etat se pose régulièrement en rempart contre les populismes en Europe, dont Matteo Salvini et Viktor Orban sont à ses yeux les ambassadeurs, faisant de l'échéance électorale un affrontement entre progressistes et nationalistes. Mercredi encore, dans un entretien à Ouest-France, Emmanuel Macron mettait en garde contre  un retour aux années 1930 et évoquait le risque pour l'Europe "de se démembrer par la lèpre nationaliste".

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