Européennes : des opposants à Macron indignés par un "clip de propagande" du gouvernement
Des responsables de gauche comme de droite ont dénoncé une vidéo du gouvernement appelant les Français à voter aux élections européennes mais qu'ils estiment être un "clip de propagande" en faveur de la majorité. Le CSA et la Commission nationale des comptes de campagne devraient être saisis.
A leurs yeux, c'est un "clip de propagande" qui relève davantage d'une campagne d'un parti politique que d'une communication gouvernementale. Plusieurs opposants à Emmanuel Macron ont fait part ces derniers jours de leur indignation au sujet d'une vidéo diffusée la semaine dernière sur les réseaux sociaux par le compte officiel du gouvernement. Elle fait partie de la campagne "Oui, je vote" - dont le JDD avait déjà relevé des erreurs - qui appelle les Français à voter aux élections européennes, avec ce slogan : "En mai 2019, l'Europe changera, à vous de décider dans quel sens." Sauf que les messages et les images qui y sont diffusés ne sont pas du tout du goût de ces élus.
Lire aussi - Européennes : quand le gouvernement se trompe en voulant faire de la pédagogie
En mai 2019, l’Europe changera. En votant, vous décidez comment ! #ÉlectionsEuropéennes #OuiJeVote pic.twitter.com/ZXHofMQ0Q7
— Gouvernement (@gouvernementFR) 26 octobre 2018
Le CSA et la Commission des comptes de campagne saisis
"Ces clips sont des vidéos partisanes de La République En Marche financées sur fonds publics. Leur contenu totalement orienté (...) n'a aucun rapport avec une incitation à la citoyenneté", s'insurge ainsi le mouvement Générations, qui a annoncé jeudi qu'il allait saisir le CSA et la Commission nationale des comptes de campagne. "Je demande le retrait immédiat de ces clips de campagne LREM maquillés en clips officiels sur fonds publics", a ainsi déclaré le porte-parole du mouvement de Benoît Hamon, Mehdi Ouraoui du mouvement Générations.
Président du parti chrétien-démocrate, Jean-Frédéric Poisson avait lui aussi annoncé la veille avoir écrit au président de la Commission des comptes de campagne, en appelant à signer une pétition afin "d'imputer les frais de création et de diffusion de cette vidéo aux dépenses de propagande électorale du parti de monsieur Macron". De même, Rachid Temal, pour le PS, a également indiqué jeudi qu'il saisirait le CSA pour qu'il retire "ce clip populiste et orienté".
"L’instrumentalisation de l’Europe à des fins politiciennes fera une victime : l’Europe elle-même!", a par ailleurs tweeté le sénateur LR Bruno Retailleau. "La propagande avec de gros sabots!!", a enfin commenté l'ex-ministre Thierry Mariani, pressenti pour figurer sur la liste RN lors de ces européennes.
Scandale du clip #Europeennes2019 du Gouvernement payé par nos impôts : signez la pétition pour demander le retrait de cette vidéo de propagande pro-Macron => https://t.co/GDFNzaYN8K #ÉlectionsEuropéennes #OuiJeVote pic.twitter.com/oTjy3cv22v
— JeanFrédéric Poisson (@jfpoisson78) 31 octobre 2018
Mesdames, Messieurs les membres du @csaudiovisuel. Le clip populiste et orienté du @gouvernementFR n’est en rien un appel au vote pour les européennes mais un clip de propagande pour #LREM. Je vous saisis afin qu’il soit retiré. Merci. @partisocialiste @DSFEurope @senateursPS https://t.co/DUr3sXZ76u
— Rachid Temal (@RachidTemal) 1 novembre 2018
Salvini et Orban comme repoussoirs
Dans ce clip, le gouvernement pose quatre questions, avant d'appeler les Français à voter : "Immigration : maîtriser ou subir?", "Climat : agir ou ignorer?", "Emploi : partenaires ou concurrents?", "Europe : union ou division?", peut-on lire successivement dans ce clip, sur fond d'images choc et de musique alarmiste. On y voit notamment des images de migrants sauvés de la noyade, de femmes portant leurs enfants à bout de bras ou encore de catastrophes naturelles. Puis surviennent celles du ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini et du Premier ministre Viktor Orban, haranguant les foules, présentées ici comme repoussoirs.
Le leader de l'extrême droite italienne, Matteo Salvini, avait lui-même réagi dès dimanche dernier sur Twitter. "Le gouvernement français publie, avec l'argent des contribuables, un clip officiel pour les européennes de 2019 en m'utilisant comme un épouvantail", a-t-il écrit, en assurant que "Macron et ses amis [devaient] avoir très peur".
Governo francese pubblica, a spese dei contribuenti, spot ufficiale per le #Europee2019 usandomi come “uomo nero” di cui avere paura...
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 28 octobre 2018
Macron e amici di paura ne devono avere moltissima: nel 2019 li aspetta una primavera dei Popoli che li spazzerà via. https://t.co/wD01kXzeLv
Le chef de l'Etat se pose régulièrement en rempart contre les populismes en Europe, dont Matteo Salvini et Viktor Orban sont à ses yeux les ambassadeurs, faisant de l'échéance électorale un affrontement entre progressistes et nationalistes. Mercredi encore, dans un entretien à Ouest-France, Emmanuel Macron mettait en garde contre un retour aux années 1930 et évoquait le risque pour l'Europe "de se démembrer par la lèpre nationaliste".
Gabriel Attal à Matignon : 100 jours de crise
CHRONIQUE. Le Premier ministre célèbre cette semaine ses cent premiers jours à la tête de Matignon. Dans une période compliquée pour la majorité, il lui reste à prouver sa capacité à produire des résultats concrets pour les citoyens et à se distinguer lors des prochaines élections.
Aide humanitaire : la France versera 110 millions d'euros pour le Soudan, annonce Emmanuel Macron
Cette mobilisation financière de la France vise à atténuer les souffrances des civils soudanais confrontés à une grave crise humanitaire grave. Les fonds seront destinés à des secteurs vitaux tels que l'alimentation, la santé, l'éducation et l'accès à l'eau potable.
Emmanuel Macron à Bruxelles, meeting LFI à Roubaix… Les 4 infos dont vous allez entendre parler demain
Chaque soir, le JDD vous présente les infos dont vous allez entendre parler le lendemain : le déplacement d’Emmanuel Macron à Bruxelles ; le nouveau programme de stabilité ; meeting LFI à Roubaix ; les JO de Paris 2024.
La Russie invitée par la France aux commémorations du 80e anniversaire du Débarquement
L'Élysée a envoyé une invitation à la Russie pour qu'elle soit représentée lors du 80e anniversaire du Débarquement, commémoré en juin prochain en Normandie. Vladimir Poutine ne devrait pas assister personnellement aux commémorations. L'envoi d'une délégation russe apparaît comme plus probable.
« L'État ferme les yeux » : Brigitte Bardot alerte sur la « généralisation » de l'abattage rituel en France
Dans une tribune en faveur de l'imposition de l'étourdissement des animaux en toutes circonstances avant leur abattage, Brigitte Bardot exhorte le gouvernement à agir pour mettre fin à cette souffrance et à répondre à l'attente des Français.