Le tourisme représente 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Pour y remédier, l'auberge de jeunesse Yves Robert, situé dans le 18ème arrondissement de Paris, a tout misé sur l'écoresponsabilité. 3500 mètres carrés de panneaux solaires photovoltaïques sur les toits, puits canadien, bois, isolation... "On veut montrer qu'il est possible d'opter pour du tourisme durable en ville". 

C’est un écoquartier qui tranche dans le paysage du populaire 18e arrondissement de Paris. À quelques pas de la station Marx Dormoy, se dresse une immense halle industrielle remise au goût du jour. C’est la Halle Pajol, un ancien entrepôt de tri postal de la SNCF, réhabilité en bibliothèque, gymnase et désormais en auberge de jeunesse.
Sur son toit : 3 500 m2 de panneaux solaires photovoltaïques. "C’est la deuxième plus grande centrale urbaine photovoltaïque de France", se félicite Edith Collavizza, directrice adjointe de l’auberge de jeunesse Yves Robert. Il faut dire que l’architecte, Françoise-Hélène Jourda, spécialiste de l’architecture environnementale, à tout miser sur l’écoconception, de l’isolation du bâtiment à la récupération de la chaleur des eaux grisées. Un puits canadien est par exemple utilisé pour remplacer la climatisation : l’air chaud de l’intérieur passe sous le bâtiment où il se refroidit.

L’eau est chauffée par des panneaux solaires thermiques
"Notre eau est chauffée à 75 % par des panneaux solaires thermiques. Ce sont les rayons du soleil qui viennent chauffer un premier liquide qui ensuite transmet sa chaleur à l’eau que l’on va utiliser pour la douche ou pour se laver les mains", explique Edith Collavizza. Le bois est présent partout dans l’auberge de jeunesse. Matériau de prédilection de l’architecte, il est surtout un très bon isolant.
"On veut montrer qu’il est possible d’opter pour un tourisme durable en ville. On n’est pas obligé de s’éloigner, d’aller dans un endroit reculé", défend Edith Collavizza. Aujourd’hui, le tourisme de masse représente 10 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. L’Auberge de jeunesse veut ainsi sensibiliser les touristes aux questions environnementales.
"Un touriste consomme deux fois plus d’eau qu’un habitant"
"Un touriste consomme deux fois plus d’eau qu’un habitant local. C’est-à-dire qu’en vacances on profite plus, on prend plus son temps. D’où l’importance de trouver des solutions alternatives à nos modes de consommation traditionnelle", souligne la directrice adjointe.
L’auberge de jeunesse, qui a ouvert ses portes en 2013, n’a pas encore estimé son impact carbone. Mais la tendance est bonne. Par rapport à une auberge similaire, elle consommerait 20 % d’eau en moins et, grâce à des murs de bois et de béton d’une épaisseur de 40 centimètres ainsi que des fenêtres non ouvrables, elle chaufferait beaucoup moins le bâtiment. Une expérience à suivre de près. 
Marina Fabre @fabre_marina 

Découvrir gratuitement l'univers Novethic
  • 2 newsletters hebdomadaires
  • Alertes quotidiennes
  • Etudes