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Economie

CARTES. Ces régions où l'emploi se porte bien

EXCLUSIF - Adecco Analytics a dressé pour le JDD un panorama des zones d'emploi les plus actives en France. Selon ses calculs, les embauches devraient continuer de progresser d'ici au second trimestre 2019.

Rémy Dessarts, Emmanuelle Souffi , Mis à jour le
Les territoires les plus dynamiques de France pour l'emploi.
Les territoires les plus dynamiques de France pour l'emploi. © JDD

Il y a des paradis de l'emploi en France. Des endroits où le problème n'est pas de trouver un job mais plutôt de trouver des candidats pour les postes vacants ou créés. Ces eldorados sont parfois connus depuis des dizaines d'années : le choletais vendéen et ses PME du textile, la vallée de l'Arve en Haute-Savoie, réputée pour son industrie du décolletage, ou Vitré en Bretagne spécialisée dans l'agro-alimentaire. Les taux de chômage y sont très inférieurs à la moyenne nationale, on y frise le plein emploi.

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"Ce sont des écosystèmes locaux qui ont toujours fait preuve de leur capacité à se renouveler", analyse l'économiste Elie Cohen. Ces cas célèbres ne sont plus des exceptions. Avec le concours de l'entreprise d'intérim Adecco, nous avons identifié les bassins d'emploi les plus dynamiques du pays. A côté des grandes agglomérations comme Paris ou Toulouse, de nombreuses villes moyennes, comme Guingamp ou Bastia, affichent une dynamique positive.

Nos reportages dans deux de ces territoires vertueux, à Saclay, nouvelle Mecque du high-tech dans la région parisienne, et à Aurillac au cœur enclavé du Massif central, dont le tissu économique est aussi diversifié que vivace, confirment que ces îlots prospères, se répartissent dans l'ensemble du pays. Aucune région ne semble donc condamnée au déclin.

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Cette radioscopie de la France qui embauche met aussi en évidence le mal qui freine encore la baisse du chômage. Un peu partout, les profils recherchés, qualifiés ou non, font cruellement défaut. "Avec la politique d'Emmanuel Macron, le climat est devenu plus favorable, décrypte Elie Cohen. Les chefs d'entreprise que je rencontre ne se plaignent plus des rigidités du marché du travail. En revanche, tous se déclarent limités par la capacité à trouver les talents qu'ils cherchent."

Un déficit de compétences en France

Diagnostic validé dans nos colonnes par Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, qui pointe l'inquiétant déficit de compétences en France. Pôle emploi dresse une liste préoccupante des métiers dits "en tension", la plupart situés en bas de l'échelle sociale. Mais dans le même temps, de nombreuses spécialités d'avenir, très recherchées pour faire face aux mutations technologiques, font également défaut.

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Tiendrait-on l'explication à la remontée du taux de chômage au troisième trimestre au moment où, paradoxalement, la croissance du PIB (+ 0,4%) retrouvait un peu de vigueur après un début d'année décevant? On constate en effet un infléchissement des créations d'emplois dans le secteur privé (29.700 au lieu de 81.500 au deuxième trimestre) même si, sur un an, la progression reste significative (240.900 emplois créés).

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L'exécutif a fait des choix forts et assumés. D'un côté, il a réformé le Code du travail pour accorder de la flexibilité aux entreprises et mis en place des mesures fiscales destinées à restaurer leur compétitivité ; de l'autre, il a renoncé au traitement social du chômage si cher aux gouvernements qui l'ont précédé. Depuis un an, 339.000 emplois "aidés" ont été supprimés selon une étude de la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques). Cette opération "vérité" se retrouve forcément dans les statistiques…

De son côté, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, avance une autre explication. "Quand le marché de l'emploi repart, des gens qui avaient renoncé à trouver un travail s'inscrivent à Pôle emploi dans l'espoir de profiter de la reprise économique. Ce paradoxe s'explique par des intentions d'embauche en très forte hausse, de l'ordre de 18 % cette année, selon Pôle emploi." La reprise est là, certes. Mais, avec l'affaiblissement de la croissance en Europe, sa durée et son ampleur risquent de décevoir.

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