Les nouvelles sanctions américaines contre l'Iran entrent en vigueur

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À la suite du retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, des sanctions commerciales et financières vont de nouveau être appliquées à l'Iran © ATTA KENARE / AFP
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avec AFP
Les entreprises commerçant avec l'Iran se verront interdites de marché américain tandis que plus de 600 individus et entités seront placés sur une liste noire à partir de lundi, date de l'entrée en vigueur des sanctions américaines contre le pays.

Les États-Unis rétablissent lundi les sanctions contre les secteurs pétrolier et financier iraniens qui avaient été levées sous Barack Obama. C'est la concrétisation du retrait de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 annoncé par Donald Trump en mai. 

L'Iran, une puissance régionale en déclin, selon Trump. "L'Iran va mal", a relevé le président américain dimanche. "Quand j'ai pris mes fonctions, juste avant, on pensait que l'Iran allait dominer tout le Moyen-Orient, ou allait le faire dans moins de quelques années, très vite. Plus personne n'en parle aujourd'hui".

Des sanctions commerciales et financières

Une forme de chantage contre les pays qui commercent avec l'Iran. Les sanctions américaines s'apparentent à un chantage contre les pays tiers qui commercent actuellement avec l'Iran : les entreprises asiatiques ou européennes se verront interdites de marché américain si elles continuent d'importer du pétrole iranien, ou d'échanger avec des banques iraniennes ciblées par Washington. Beaucoup devraient choisir les États-Unis, ou l'ont déjà fait. Huit pays bénéficieront toutefois d'une exemption pour le pétrole, dont la Turquie, et peut-être la Chine et l'Inde. La liste sera annoncée lundi. 

Plus de 600 individus et entités placés sur liste noire. Concernant les sanctions financières, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a redit que plus de 600 individus et entités en Iran seraient placés sur une liste noire, soit plus que ceux qui en avaient été retirés après la conclusion de l'accord de 2015. Le but : "forcer le régime iranien à changer de comportement".

Le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, a déclaré la semaine dernière que les États-Unis souhaitaient déconnecter l'Iran du circuit bancaire international Swift, ossature du système financier mondial, comme c'était le cas de 2012 à 2016. De nombreux élus conservateurs américains le réclament. Mais Mike Pompeo n'a pas confirmé qu'une action serait prise pour tenter de forcer la main des dirigeants de Swift, une société de droit belge. "Les banques iraniennes qui se livrent à des comportements sanctionnables seront sanctionnées par le département du Trésor, point final", s'est borné à répondre le secrétaire d'État.

Plusieurs marchés déjà touchés en Iran

 

Déjà des entreprises qui se sont retirées d'Iran. L'Union européenne a adopté un mécanisme pour permettre à ses multinationales de se maintenir en Iran, mais tout indique que ces sanctions auront un effet dissuasif conséquent. Airbus et Total ont déjà annoncé leur retrait d'Iran. Le 7 août, un premier volet de sanctions avait été rétabli par Washington, ce qui a poussé les constructeurs automobiles européens Daimler et PSA à renoncer à l'Iran.

Un marché du pétrole touché. Les exportations de pétrole, qui assurent 40% des recettes de l'État iranien selon la Banque mondiale, ont déjà baissé de 2,5 millions de barils par jour à 1,6 million en septembre. Pour continuer à écouler leur brut, les tankers iraniens se sont mis depuis quelques semaines à éteindre leurs transpondeurs afin de ne pas être repérés, mais des satellites les traquent. Le premier marché pour le pétrole iranien est la Chine, suivie de l'Union européenne, de l'Inde et de la Turquie. Le Japon et la Corée du Sud ont quasiment réduit à zéro leurs importations.