Le plus enclavé des territoires de France est confronté à un rare problème : il propose trop d'emploi. Comme l'explique le Journal du Dimanche, les 140.000 habitants du département ne suffisent plus à faire tourner les entreprises locales. Exemple avec une jeune entreprise, SiteW, qui propose un service de créations de sites internet pour les particuliers, qui cherche à recruter un nouveau cadre depuis trois ans. "On a eu un candidat, un ingénieur suisse, mais sa femme n'a pas aimé le coin", explique Fabien Versange, responsable de SiteW.

Pourtant le Cantal est prêt à sortir le grand jeu pour attirer de nouveaux candidats. L'an dernier, la CCI d'Aurillac avait organisé un grand speed dating virtuel de l'emploi. À la clé 150 postes à pourvoir et pour chaque candidat : trois mois de loyer gratuit pour son installation. Ainsi, 50 postes avaient trouvé preneur. "Pendant longtemps, notre faible taux de chômage a été notre fierté. Je savais que ça finirait par nous exploser au visage", regrette au Journal du Dimanche Bernard Villaret, président de la CCI du Cantal. selon les derniers chiffres de l'Insee, le taux de chômage dans le Cantal est de 5,4%, ce qui représente le taux le plus faible de France. Le département a pourtant besoin de main-d'œuvre puisqu'il compte plusieurs poids lourds européens dans de nombreux domaines : des bouchons de parfums en passant par les balances pour laboratoires d'analyses au matériel de voirie, tout est inventé, fabriqué et exporté d'Aurillac dans toute l'Europe. D’ailleurs, la CCI de la région Auvergne-Rhîne-Alpes avance que 39% des ses TPE et PME sont en difficultés pour embaucher dans la région, explique newAuvergne.com.

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Proposer un double emploi

Pour tenter d'attirer de nouveaux candidats, le Cantal mise sur une campagne de recrutement directe. Le slogan "Le Cantal vous invite à sa table" a laissé placé à "Le Cantal vous offre 100 emplois" ou "Le Cantal et vous, ça matche !". Pour cibler un public plus large et séduire les familles, le département s'engage à trouver un emploi pour le ou la conjointe.

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C'est d'ailleurs ce dont à profiter la famille Audouard. Alexandre, 44 ans, a décroché un poste de chef d'atelier dans l'une des filiales de Saint-Gobain et pour permettre à sa femme de le suivre, elle a pu intégrer la fabrique de bouchons de parfums. Aujourd'hui, cette famille qui ne pensait pas à jour habiter à Aurillac ne regrette pas son choix.