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L'UFC-Que Choisir alerte sur les dérives du financement participatif

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L'association de défense des consommateurs pointe une explosion du défaut de remboursement des entreprises financées par crowdfunding.

L'association UFC-Que Choisir s'inquiète de la hausse des défauts de remboursement des prêts participatifs aux entreprises et appelle à mieux protéger juridiquement les consommateurs, selon un communiqué publié lundi.

L'association, qui déjà en 2017 avait tiré la sonnette d'alarme sur les risques du financement participatif (ou "crowdfunding"), pointe à nouveau "les abus persistants des plateformes" du secteur.

En France, ce mode de financement, qui permet à des particuliers de prêter de l'argent à des petites et moyennes entreprises par le biais de plateformes internet, a commencé à se répandre dès le début des années 2010.

"Le constat est particulièrement préoccupant puisque que près d'une entreprise financée sur dix (9,5%) ne rembourse plus ses échéances, soit une explosion du taux de défaut de plus de 120% depuis notre étude de février 2017", s'inquiète l'association.

"Le ménage n'a pas été fait"

L'association avait alors pointé certaines mauvaises pratiques du marché, comme le non-respect de la méthode de calcul des indicateurs de défaut ou la présentation partiale des projets à financer, conduisant à des recommandations de l'Autorité des marchés (AMF) et de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), les gendarmes des secteurs financiers et bancaires.

Mais "près d'un an après, le ménage n'a toujours pas été fait, et l'on voit apparaître de nouvelles dérives", dénonce l'UFC-Que Choisir.

En cause notamment, "les indicateurs de performance mis en place par l'association Financement Participatif France, qui représente les intérêts des plateformes" sont "contre productifs dès lors qu'ils surestiment les rendements potentiels en ne comptabilisant que certains défauts connus, sans prendre en compte les incidents prévisibles à venir", détaille l'association dans son communiqué.

Le modèle économique des plateformes est également jugé "pervers". Ces dernières se rémunérant uniquement à la commission sur les montants prêtés", elles sont ainsi poussées à proposer au financement un maximum d'entreprises sans pour autant analyser de manière fiable leur solvabilité, dénonce-t-elle.

De plus, les taux d'intérêts élevés opposés aux prêteurs "évincent les entreprises les plus solvables, fragilisent les PME/TPE emprunteuses et accentuent donc le risque de non-remboursement".

L'essor du secteur du financement participatif s'était trouvé facilité en octobre 2014 par l'adoption d'un nouveau cadre réglementaire permettant aux entreprises de lever jusqu'à un million d'euros. Mais la baisse des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne a mis les entreprises du secteur en difficulté.

Déjà, à la mi-octobre, Unilend, spécialiste du "crowdfunding" pour les PME, avait annoncé être en cessation de paiement tout en garantissant le remboursement des prêteurs.

F.B. avec AFP