Troubles du sommeil : pourquoi il faut éviter la mélatonine

La revue « Prescrire » met en garde contre cette hormone si prisée des insomniaques en raison de son faible impact sur le sommeil et de ses nombreux effets secondaires.

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De 2009 à mai 2017, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation a recueilli 90 effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine.

De 2009 à mai 2017, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation a recueilli 90 effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine.

© MANTEL/SIPA

Temps de lecture : 2 min

« La mélatonine n'est pas un traitement de choix des troubles du sommeil : d'efficacité incertaine au-delà d'un effet placebo, elle expose à des effets indésirables, en particulier neuropsychiques, cutanés et digestifs. » C'est ce que l'on peut lire dans le dernier numéro de Prescrire. En France, selon la dose contenue dans une unité de prise, cette hormone est considérée comme un médicament ou un complément alimentaire. Ce n'est qu'à partir de 2 mg par prise qu'elle a le statut de médicament, indiqué dans « l'insomnie primaire chez les patients âgés de 55 ans ou plus ». Mais certains compléments alimentaires peuvent en contenir 1,9 mg et être commercialisés avec une allégation du type : « contribue à réduire le temps d'endormissement ».

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La mélatonine est une hormone sécrétée essentiellement dans le cerveau par l'épiphyse (encore appelée glande pinéale), mais aussi par la rétine, l'intestin, la peau, les plaquettes et la moelle osseuse. Sa principale fonction est d'informer l'organisme de l'alternance jour-nuit, ce qui permet de favoriser l'endormissement. Mais, comme le rappelle le mensuel réservé au corps médical, elle semble avoir d'autres effets, notamment sur l'humeur, le système immunitaire, la motricité intestinale et le comportement sexuel (elle augmenterait la libido). Elle intervient également dans la régulation de la température corporelle.

90 effets indésirables

De 2009 à mai 2017, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a recueilli 90 effets indésirables liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine. Quant à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), elle a recueilli plus de 200 effets indésirables liés à la prise de mélatonine, quel que soit son statut, entre 1985 et 2016. Il s'agissait surtout de troubles neurologiques (syncopes, somnolences, maux de tête, convulsions dans 43 % des cas) et psychiques (anxiété, troubles dépressifs dans 24 %), ainsi que de problèmes cutanés de type éruptions diverses et de troubles digestifs (vomissements, constipations, atteintes du pancréas). Des troubles du rythme cardiaque ont enfin été observés. Fort heureusement, ils régressent avec l'arrêt de la prise de cette hormone.

Prescrire souligne aussi que des interactions sont possibles avec de nombreux médicaments. Elles sont susceptibles de diminuer leur efficacité et/ou d'additionner leurs effets indésirables. Il faut y ajouter le fait que « des données anormales observées chez l'animal incitent à la plus grande prudence quant à l'utilisation de la mélatonine pendant la grossesse », même si les études ont été réalisées avec des doses très élevées, et qu'« une éventuelle toxicité à long terme n'a quasiment pas été explorée ». On comprend mieux, dans ces conditions, l'appel à la prudence lancé, une nouvelle fois, par les auteurs de cet article. Leur conclusion est précise : « La mélatonine n'est pas un traitement de choix des troubles du sommeil. »

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Commentaires (5)

  • MARANDEL

    Prenons des médicaments quand c'est absolument et pas plus et débarrassons nos armoires à pharmacie de tous ces tubes et boites de produits dits naturels, qui ne le sont pas tant que cela quand on a fini de faire les études 10 ans après leur mise sur le marché.

  • Abrraccourcix

    Je n'ai jamais cru à son action, faute d'études sérieuses, et les conclusions de Prescrire rangent cette substance parmi les placebos.

  • LucilleD

    M'a réconciliée avec les voyages intercontinentaux en divisant par 3 environ le temps de récupération du décalage horaire.
    (Je trouve que cet article n'est pas clair, notamment les pourcentages. 43% par rapport à quoi ?)