A la RATP, on avance, on avance... à reculons
Le retour de 118 bus diesel dans le parc de la RATP est un bien mauvais signal donné par cette entreprise, même si sa proposition de recourir à des bus hybrides n'a pas été retenue selon nos informations. Une annonce qui vient s’ajouter aux retards sur les prolongations de lignes de métro. Analyse.
Mis à jour
07 novembre 2018
Coup de tonnerre ! Alors que les automobilistes se révoltent contre la hausse des taxes sur le prix de l’essence, des taxes destinées en partie à la transition écologique qui devient urgente à la lecture du dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), la RATP ne trouve rien de mieux à faire que de remettre de vieux bus roulant au diesel dans le circuit.
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sourceEn fait, la RATP et Ile-de-France Mobilités (IDFM) ont annoncé un plan de restructuration de ses lignes de bus pour le printemps prochain concernant 53 lignes avec 250 arrêts supplémentaires et face aux besoins et à l’absence d’un nombre suffisant de bus "propres", elle s’est résolue à faire circuler 118 véhicules diesel dont la durée de vie est prolongée alors qu’ils ne répondent pas aux normes antipollution de la ville de Paris. Ils seront toutefois rénovés et équipés de filtres à particules. Surtout, d'après nos informations, la RATP aurait proposé à IDFM des bus hybrides, solution non retenue.
Des bus interdits de circuler dans Paris à l’été 2019
Ces bus Crit’Air 4 et 5, très polluants vont sans aucun doute circuler en grande couronne. Les véhicules Crit’Air 4 sont déjà interdits de circulation dans la capitale et les bus titulaires de la vignette Crit’Air 5 seront à leur tour interdits l’été prochain.
Une bien mauvaise nouvelle pour une entreprise qui s’est engagée à renouveler l’intégralité de son parc de 4 700 bus d’ici à 2025 avec deux tiers d’électriques - c’était 80 % lors du lancement du programme- et un tiers roulant au biogaz.
A l’heure actuelle, le parc ne compte que 800 hybrides, 74 électriques et 140 bus roulant au gaz naturel. On peut donc s’inquiéter de voir l’objectif 2025 réellement tenu. Car depuis quelques années, la RATP s’est tout de même faite remarquée par ses mauvaises nouvelles en accumulant les retards sur les prolongements de lignes de métro. En septembre dernier, la RATP a annoncé deux nouvelles années de retard sur le prolongement de la ligne 12 du métro jusqu’à la Mairie d’Aubervilliers. Au total, cela fait quatre ans de retards,… quatre années supplémentaires d’attentes pour les habitants proches des nouvelles stations et quatre années de chantier supplémentaires avec toutes les nuisances.
Le nouveau tronçon du T3 en service le 24 novembre prochain
Quant au prolongement de la ligne 14 au nord de Paris jusqu’à la Mairie de Saint-Ouen, il a été retardé à deux reprises. Initialement prévu pour 2017, ce nouveau tronçon ne sera finalement opérationnel qu’à l’été 2020. De quoi exaspérer les utilisateurs de la ligne 13 qui comptent sur cette extension pour donner un peu d’air à une ligne totalement saturée et qui doit maintenant supporter le personnel du Conseil régional qui a déménagé Mairie de Saint-Ouen en janvier dernier…
Alors que la RATP s’est engagée sur le prolongement de la ligne 14 au sud pour 2024 jusqu’à l’aéroport d’Orly, on est en droit de se poser des questions. Enfin, un peu d’espoir. Le prolongement de la ligne T3 du tramway des Maréchaux à Paris jusqu’à la porte d’Asnières, qui a lui aussi pris du retard – un an en raison de la découverte d’amiante dans la chaussée, mais la RATP n'est pas responsable de la maîtrise d'oeuvre – est enfin prêt. La marche à blanc a commencé lundi 5 novembre et la mise en service est prévue pour le samedi 24 novembre.
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