Il y a quelques jours, le Parlement portugais a adopté une loi interdisant l’utilisation d’animaux sauvages dans les spectacles de cirque qui prendra effet d’ici 2024. Une décision importante rapidement saluée par les associations de défense des animaux, qui n’est malheureusement appliquée que partiellement en France.

 

« La place des animaux sauvages n’est pas dans les cirques »

Votée par des députés de gauche comme de droite, l’interdiction en question concernera plus de 1 100 animaux appartenant à une quarantaine d’espèces, parmi lesquelles figurent des animaux emblématiques comme les lions, les tigres, les éléphants, les chameaux ou les zèbres. Le Portugal rejoint ainsi la quarantaine de pays (dont une vingtaine en Europe) qui ont déjà choisi de limiter l’utilisation d’animaux dans les cirques. Cette loi prendra officiellement effet après une période de transition de six ans, et obligera les propriétaires de cirques à effectuer différentes démarches d’ici 2024.

Ces derniers devront notamment enregistrer leurs animaux sur une plateforme en ligne, tandis que le gouvernement portugais se chargera d’organiser leur placement dans des centres d’accueil répartis à travers l’Europe. Les professionnels qui accepteront de se séparer de leurs animaux avant la fin de la période de transition bénéficieront également d’une aide à la reconversion professionnelle. Comme l’a expliqué Bianco Santos, vice-présidente d’une association portugaise militant pour le bien-être des animaux : « La place des animaux sauvages n’est pas dans les cirques. Les gens doivent pouvoir se divertir sans souffrance pour les animaux ».

© DirkJan Ranzijn/Flickr

 

Paris et les villes françaises à la traine

De son côté, le député André Silva, militant pour la protection des animaux à l’origine de ce projet de loi, a expliqué que le Parlement portugais « avait enfin compris que des cages plus grandes, des règles plus strictes ou davantage de contrôles » n’étaient pas une solution au problème de ces animaux « réduits à l’état de simples marionnettes, à qui on a retiré toute dignité ». Pour l’instant, seule une soixantaine de villes françaises (parmi lesquelles on retrouve Rennes, Ajaccio et Strasbourg) se sont prononcées en faveur de l’interdiction des cirques utilisant des animaux sauvages pour leurs numéros selon la fondation 30 Millions d’Amis.

En dépit de réclamations récurrentes et d’une tribune, signée par 15 personnalités, qui dénonçait les méthodes de dressage et les conditions de vie de ces animaux, Paris ne s’est pour l’heure toujours pas résolue à interdire ce type de spectacles. Fin 2017, une adjointe à la maire de Paris avait notamment expliqué que « la ville s’engagerait bien pour une capitales sans animaux sauvages mais pas dans l’immédiat », en invoquant la nécessité de travailler avec les circassiens afin de trouver une solution satisfaisante.

© DirkJan Ranzijn/Flickr
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