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Alençon a expérimenté la route à induction

Porté par l'Institut Vedecom, spécialisé dans le développement des mobilités durables, le projet de route à induction pourrait permettre aux véhicules électriques de se recharger en roulant.

Alençon a expérimenté la route à induction
Publié le 7 nov. 2018 à 09:45

Le 16 juin dernier, le second Forum de l’électromobilité d’Alençon a accueilli la présentation d’un prototype de piste à induction dynamique réalisé par l’Institut Vedecom. Cette première européenne est le fruit d’un travail entamé il y a quatre ans, dans le cadre du projet Fabric, un programme européen qui vise à évaluer la faisabilité technique d’une solution de recharge en roulant pour les véhicules électriques.

Une recharge à la demande

Pour Gilles Le Calvez, directeur du programme véhicule à l’Institut Vedecom, la route à induction répond à une volonté de rendre la mobilité électrique plus efficace : « Un des verrous au développement du véhicule électrique est l’angoisse liée à son rayon d’action. Aujourd’hui, si votre batterie est vide, vous devez vous arrêter pour recharger. Une des solutions réside donc dans la possibilité de réinjecter de l’énergie en roulant pour rendre la voiture autonome 24 heures sur 24. » Pour cela, les chercheurs s’appuient sur l’induction, une technologie qui a fait ses preuves dans la recharge de smartphone comme en cuisine.

Le prototype conçu par Vedecom fonctionne grâce à l’action d’un champ magnétique entre deux bobines. « Si vous faites passer un courant dans une bobine, il génère un champ magnétique qui redevient de l’électricité lorsqu’il passe dans une seconde bobine. En plaçant chacune de ces deux boucles dans la voie et sur le véhicule on transmet l’énergie nécessaire à la charge », explique Gilles Le Calvez. Le tout à la demande afin que tous les véhicules, y compris ceux dotés d’un moteur thermique, puissent circuler sans encombre sur ces routes.

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Passage jusqu’à 100 km/h

Pour l’instant, il reste encore quelques obstacles technologiques à dépasser. « Les véhicules doivent d’abord être équipés de bobines, ce qui n’est pas encore le cas, à quelques exceptions près. Il est aussi nécessaire de passer par une standardisation des technologies, afin qu’il n’existe pas plusieurs normes différentes et que tous les véhicules électriques puissent se recharger sur n’importe quelle route », poursuit le chercheur. Sur ses pistes de Satory, dotées d’une puissance de 20 kW, Vedecom a déjà pu expérimenter la charge simultanée de deux véhicules, dont l’un circulait à 100 km/h.

Les tronçons courts exposés à Alençon permettaient quant à eux de récupérer l’équivalent de 2 à 3 kW d’énergie. De quoi compenser l’électricité consommée au moment du passage, voire de recharger une partie de la batterie, selon la vitesse de circulation car « la route à induction demeure un dispositif adapté aux voies à vitesse limitée, en ville par exemple », comme le précise Gilles Le Calvez. Encore en phase d’évaluation, cette solution devrait encore être améliorée afin de transférer plus d’énergie.

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