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Emploi

Ces bugs en série qui coûtent 400 millions d'euros à Pôle emploi

Les agences Pôle emploi auraient réalisé au moins un million d'erreurs de calcul sur l'attribution des allocations et les réclamations de "trop perçus" depuis janvier, selon L'Express. Des bugs en série qui ne sont pas nouveaux et dont le coût total est estimé à 400 millions d'euros par an.

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File d'attente dans une agence Pôle emploi

L'Express rapporte de nombreuses erreurs de calcul informatique ayant poussé les agents à réclamer à tort aux allocataires le remboursement de "trop perçus".

Philippe HUGUEN / AFP

Défauts d'enregistrement, formalités doublonnées, relances contradictoires, blocages d'indemnités... Ces derniers mois, les défaillances de gestion s'enchaînent du côté de Pôle emploi, provoquant l'ire et l'inquiétude de milliers de demandeurs d'emploi, selon une enquête de L'Express, publiée ce jeudi 8 novembre. L'hebdomadaire rapporte en particulier de nombreuses erreurs de calcul informatique ayant poussé les agents à réclamer à tort aux allocataires le remboursement de "trop perçus", c'est-à-dire de sommes qu'ils auraient indûment touchées. Pôle emploi aurait ainsi été à l'origine de pas moins d'un million de bugs en série depuis le début de l'année, avec à la clé autant de réclamations individuelles et litiges à gérer au compte-gouttes.

En cause, l'hebdomadaire pointe la difficulté pour les agents à suivre en temps réel l'activité professionnelle des demandeurs d'emploi, qui peuvent selon les mois cumuler jusqu'à plusieurs missions rémunérées en plus de leur allocation-chômage. Cette situation conduit à l'attribution de ces fameux "trop perçus", qui pèseraient de plus en plus lourd dans les caisses de l'Unédic: un milliard d'euros en 2017, en hausse de 36% en deux ans. Soit "en moyenne 456 euros à restituer" par dossier, selon l'hebdomadaire. 

Gestion calamiteuse des "trop perçus" 

Problème: la réclamation de ces "trop perçus" se réalise à la fois en décalage - et parfois sur la base de données erronées - mais aussi de manière partielle. "Alors que l'objectif officiel de Pôle emploi est de recouvrer les deux tiers des indus sur l'année, il n'en récupère qu'une grosse moitié", indique ainsi L'Express. La hausse du volume de "permittents" -ces chômeurs cumulant allocation et emploi- serait en partie liée à ces défaillances. Et la gestion du contrôle de ces formalités, confiées à la fois à Pôle emploi et à deux sous-traitants, complexifierait d'autant plus le suivi des dossiers. 

>> A LIRE AUSSI Qui sont les "permittents", ces chômeurs en activité réduite dans le viseur de Macron?

Résultat, un manque à gagner estimé à 400 millions d'euros par an. Une enveloppe conséquente alors que le gouvernement vient de réclamer aux partenaires sociaux de trouver une solution pour que l'Assurance chômage réalise des économies de 3 à 3,9 milliards d'euros sur trois ans. Le ministère du Travail a quant à lui annoncé la suppression de 800 postes chez Pôle emploi. Pas de quoi rassurer les allocataires sur l'amélioration du service dans les prochains mois.

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