Facebook reconnaît sa part de responsabilité dans les violences ethniques en Birmanie

Utilisateurs de Facebook à Rangoun ©AFP - SAI AUNG MAIN
Utilisateurs de Facebook à Rangoun ©AFP - SAI AUNG MAIN
Utilisateurs de Facebook à Rangoun ©AFP - SAI AUNG MAIN
Publicité

Le groupe Facebook publiait lundi les conclusions d'un rapport indépendant confirmant qu'il n'a pas réussi à empêcher les incitations à la haine contre les Rohingyas de se répandre sur ses réseaux sociaux, jouant un rôle dans le "nettoyage ethnique" dénoncé par l'ONU.

Un scrutin programmé pour 2020 inquiète déjà en Birmanie, tant il pourrait amener à des débordements de violence ethnique et religieuse. 

2020, ce seront des élections législatives en Birmanie, et après ce qu'ont subi ces dernières années les musulmans Rohingyas dans ce pays (et qui a été qualifié rappelons-le de "nettoyage ethnique" par l'ONU), c'est vrai qu'il y a fort à craindre que la campagne qui va bientôt débuter là-bas ne voie un déversement de propos haineux et d'incitation à la violence contre cette minorité, en particulier sur les réseaux sociaux. 

Publicité

A tel point, nous explique The New Statesman... que cela alerte la société Facebook, et l'oblige à battre sa coulpe publiquement : la firme californienne a révélé  lundi les conclusions d'un rapport accablant sur sa responsabilité... dans la propagation d'appels à la haine et à la violence physique contre les Rohingyas ces deux dernières années. Sur Facebook, mais aussi sur leurs comptes Instagram, Whatsapp et Messenger, tous propriété du groupe Facebook, les dirigeants politiques du pays, ont trouvé une plateforme ultra-efficace pour répandre diffuser les thèses qui ont conduit, très concrètement, à la mort de dizaine de milliers de personne, et l'exode de centaines de milliers vers les pays voisins. 

Cette responsabilité des réseaux sociaux, elle avait déjà été pointée du doigt par l'ONU et par certains journaux comme le Guardian. Et d'ailleurs depuis, en août, Facebook a fait fermer 52 pages et les comptes de 19 responsables politiques ; une centaine de personnes parlant la langue birmane a aussi été embauchée pour faire le tri autant que possible parmi les messages publiés. 

Mais à lire The Verge ce matin, on comprend que la grande prise de conscience n'ira pas beaucoup plus loin : "Facebook admet qu'il a 'merdé' en Birmanie mais refuse d'en tirer les conséquences", titre le site d'info américain évoquant le manque d'engagements fermes de la société... pour éviter que de tels débordements ne se reproduisent à l'avenir, en Birmanie en 2020, ou n'importe où ailleurs.

L'équipe