BIEN-ÊTRE ANIMAL - Les poules pondeuses de Californie ne seront bientôt plus enfermées dans des cages. À l'occasion des midterms, les électeurs ont en effet adopté la proposition 12 relative au confinement des animaux d'élevage. Une grande première dans la protection du bien-être animal à l'échelle mondiale puisqu'elle définit des règles très précises d'espaces minimums à respecter, comme le rappelle The Guardian.
L'adoption de cette mesure a été immédiatement saluée par The Humane Society in the United States, une organisation qui se bat pour le droit des animaux, sur Twitter. "Maintenant des milliers d'animaux d'élevage seront épargnés par la douleur et la souffrance d'être enfermé dans des cages minuscules, où ils pouvaient à peine se retourner".
Elle est cependant loin de faire l'unanimité au sein des défenseurs des animaux. L'association Pour une Éthique dans le Traitement des Animaux (PETA), par exemple, estime que la fin de l'élevage en cage "ne signifie pas la fin de la cruauté" envers ces animaux. "Les consommateurs devraient être horrifiés de savoir que cette proposition permet toujours à des dizaines de milliers de poules d'être entassées (...) et ne fait rien pour empêcher la cruauté ordinaire, telle que le broyage de poussins", affirme-t-elle dans un communiqué.
Une mesure handicapante pour les États voisins ?
La proposition 12 comporte deux étapes. Dès 2020, les agriculteurs seront tenus d'offrir à leurs poules pondeuses des surfaces minimums de 0,09 mètre carré par poule. À compter de 2022, leur élevage en cage sera même interdit, et elles devront pouvoir se mouvoir dans un espace allant jusqu'à 0,13 mètre carré. En conséquence, la vente des oeufs issus de l'élevage en cage sera interdite à cette échéance.
Souvent confinés dans de petits enclos grillagés, les veaux et cochons - et en particulier, les truies avec leur progéniture - bénéficient, eux aussi, de mesures favorables, avec la proposition 12.
Comme pour les poules pondeuses, la législation imposera aux agriculteurs, à compter de 2020, de leur fournir un espace vital minimum pour qu'ils puissent se mouvoir.
L'adoption de cette mesure n'est pas sans conséquence sur les États voisins. En effet, la Californie exclut la vente de produits qui ne respectent pas ses exigences en terme de bien-être animal sur son sol. Or pour rappel, les oeufs issus d'élevage - liquide ou en poudre -, par exemple, servent également à l'industrie agroalimentaire dans la fabrication de plats cuisinés.
Certains craignent une hausse des prix
L'association californienne des producteurs de cochons a déjà déploré l'adoption de cette mesure, expliquant que la Californie importe la très grande majorité de ses produits à base de porc d'États qui ne respectent pas ces nouvelles règles.
D'autres professionnels du secteur avancent que la proposition 12 ne sera également pas sans répercussion sur le consommateur. Les contraintes d'espace vont obliger les agriculteurs à investir pour revoir l'organisation de leur site. Des dépenses supplémentaires qu'ils pourraient compenser en augmentant les prix.
Un Républicain de l'Iowa, Steve King, a d'ores et déjà déposé un amendement afin d'empêcher des États de passer des lois défavorables à la vente de produits agricoles en provenance d'autres États américains.
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