Achat en vrac. Le consommateur de plus en plus emballé

Par Frédérique Le Gall

Acheter son riz, son café ou ses pâtes au poids et dans la quantité désirée. L’achat en vrac emballe de plus en plus les consommateurs soucieux de limiter leurs déchets. Au point de se développer plus vite que le bio. Pourquoi un tel engouement ?

L’achat en vrac connaît un engouement croissant , que ce soit dans les épiceries ou les plus grandes surfaces. 
L’achat en vrac connaît un engouement croissant , que ce soit dans les épiceries ou les plus grandes surfaces.  (Photo Claude Prigent )

On connaissait le vrac pour les fruits et légumes, et tous les produits frais qui s’achètent à la coupe comme le fromage, la charcuterie. On connaît moins le vrac pour les produits d’épicerie comme le riz, les farines, les huiles et les produits d’entretien et autres cosmétiques où l’emballage est de rigueur. Pourtant, depuis quelques années, comme un retour aux sources, la vente en vrac progresse à toute allure dans ce domaine. La France est aujourd’hui le pays le plus développé en matière de vrac, selon l’association « Réseau Vrac » qui estime à plus de 180 le nombre d’épiceries vrac spécialisées, à 80 % le taux de magasins bio équipés d’un rayon vrac et à 20 % la proportion de grandes surfaces. Les fabricants aussi commencent à prendre ce sujet très au sérieux.

« C’est un marché qui explose. En quatre ans, le marché du vrac, hors produits frais, a été multiplié par cinq, passant de 100 à 500 millions d’euros et on devrait finir à 850 millions d’euros, cette année. Aucun autre segment de marché ne connaît une telle dynamique », remarque Célia Rennesson, directrice et cofondatrice de Réseau Vrac. Cette association a été créée pour structurer et fédérer les professionnels du secteur et compte déjà 600 adhérents. Un engouement que confirme David Sutrat, directeur général de Day by Day, premier réseau français d’épicerie 100 % vrac qui compte 45 magasins. « En France, le vrac représente 0, 3 % du chiffre d’affaires des produits de grande consommation. C’est encore une niche mais il progresse très vite. On pense qu’il pèsera plus de trois milliards en 2022 »


Chasse anti-gaspi


La principale raison de cet engouement est simple : de plus en plus de consommateurs digèrent mal l’accumulation des déchets et le gaspillage des produits alimentaires. Ils veulent donc en finir avec les placards et les poubelles qui débordent. Place à la juste dose et aux emballages réutilisables ! « Le vrac est un pilier essentiel pour aller vers le zéro déchet, explique Célia Rennesson, on ne pourra pas tout éradiquer mais l’idée est de limiter les emballages jetables à usage unique. Sans compter que le vrac récrée du lien social. Aujourd’hui, les épiceries en vrac réinvestissent les centres-villes. Les commerçants retrouvent leurs lettres de noblesse de vendeurs conseillers car le vrac bouscule les habitudes ».

Le prix aussi est un argument qui pèse dans la balance. Selon une étude de 60 Millions de consommateurs, un produit en vrac coûte 5 à 30 % moins cher qu’un produit emballé, à qualité comparable.

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À Brest, Didier Hérouin tient un magasin à l’enseigne Day by Day, près des halles Saint-Louis. Il propose plus de 700 références. « L’intérêt du vrac, c’est qu’il n’y a pas de quantités imposées. Même si ce n’est que quelques grammes, on prend juste ce dont on a besoin. C’est plus économique et plus pratique pour les épices, par exemple, qui ont tendance à s’éventer rapidement ». Bocaux et bouteilles vides… Les clients apportent leurs contenants mais le magasin peut aussi leur en prêter. La clientèle est très variée et de tous âges. Retraités, couples aisés ou étudiants à faibles revenus, il n’y a pas de profil type. Didier Hérouin met un point d’honneur à maintenir une propreté impeccable dans sa boutique. L’hygiène est l’un des grands défis à relever par les professionnels pour inciter les clients à se mettre à ce mode de consommation. Ce qui fait dire à Célia Rennesson que la vente en vrac ne s’improvise pas. « Le vrac peut faire peur en matière d’hygiène, de traçabilité et de qualité. C’est une vente très ancienne mais qui, paradoxalement, n’a aucun code. Notre réseau intervient pour professionnaliser les pratiques du secteur, de manière à garantir la sécurité du consommateur ».

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