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Santé

Diabète : le premier pancréas artificiel, de la start up Diabeloop, autorisé en France

Un sérieux espoir pour le traitement du diabète de type 1 s'est concrétisé cette semaine :  le pancréas artificiel de Diabeloop a obtenu son marquage CE. Une autorisation d'accès au marché qui ouvre la perspective d'un dosage automatique du traitement et pourra libérer les patients de la crainte de prendre trop peu ou trop d'insuline.

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Diabeloop développe un Pancréas artificiel pour lutter contre le diabète

Le dispositif de Diabeloop associe une pompe, des capteurs et un terminal intelligent

Diabeloop

Un sérieux espoir qui se concrétise pour le traitement du diabète de type 1. Et un grand pas pour Diabeloop. Cette PME grenobloise fondée en 2015 par le professeur Guillaume Charpentier et par Erik Huneker, a annoncé jeudi 8 novembre qu’elle a eu l’autorisation de commercialiser le premier pancréas artificiel pour les patients atteints de diabète de type 1 – une maladie auto-immune qui touche en majorité des enfants et des adolescents et concerne 200 000 familles en France. Ce dispositif médical, qui associe des capteurs mesurant le taux du sucre à une pompe à insuline, libère les patients du véritable casse-tête du dosage d’insuline.

Libérer les patients du casse-tête de l’insuline

Car cette maladie chronique pose un gros problème aux malades, qui doivent louvoyer sans cesse entre deux écueils majeurs : le risque d’hypoglycémie – un taux de sucre trop bas, pouvant entraîner des malaises allant jusqu’au coma, voire le décès – ou à l’inverse un taux trop élevé, responsable à long terme de complications. Très stressés par le risque d’hypoglycémie, les malades ont généralement tendance à s’injecter trop peu d’insuline.

Un dispositif qui pilote automatiquement le traitement du diabète

Le dispositif inventé par Diabeloop – baptisé "DBLG1 System" - libère les patients de cette angoisse.  Il est constitué de trois éléments : un capteur, fixé sous le bras du patient, qui mesure en continu le taux de sucre. Un terminal sécurisé, sorte de smartphone, qui calcule la bonne dose d’insuline. Et enfin une mini pompe à insuline, placée sur le ventre du patient. Connectée par bluetooth au terminal, elle lui envoie l'ordre d'injecter de l'insuline. « Il existe des dispositifs qui vous aident à piloter votre traitement comme le fait un GPS. Notre système est l’équivalent pour le traitement du diabète à une voiture autonome », résume Marc Julien, le co-directeur général de Diabeloop.

En obtenant le marquage CE, Diabelop vient de franchir une étape règlementaire essentielle. Il lui reste maintenant à obtenir le remboursement du produit. « Nous continuerons d’oeuvrer pour une prise en charge du système la plus rapide possiblea déclaré Erik Huneker, fondateur et co-CEO de Diabeloop.

Il fallait un sacré sacré culot pour s’attaquer, en étant une jeune PME, au marché colossal du diabète. Mais la start-up s’est lancée sur le diabète de type 1, qui concerne seulement 10% de l’ensemble des diabétiques. Une pathologie bien plus rare que le diabète « acquis » dit de type 2, véritable pandémie touchant 425 millions de patients dans le monde.

Premier cas intelligence artificielle en médecine

Surtout, la start-up avait de sérieux atout pour s'attaquer à ce défi médical et technologique. D’abord, l’expertise extrêmement pointue d’un médecin : Diabeloop été lancée par le professeur Guillaume Charpentier, une pointure mondiale dans la connaissance du diabète, auteur de 118 publications sur le sujet et fondateur d’une association de recherche dédiée au diabète, le CERIDT (Centre de recherche pour l’intensification du traitement du diabète). Ensuite, l’excellence mathématique d’un laboratoire académique : les algorithmes calculant la juste dose d’insuline ont été mis au point dans un laboratoire commun entre le LETI-CEA et Diabeloop. Ils prennent en compte les paramètres personnalisés du patient ainsi que les informations qu’il aura entrées (l’heure de son repas, son activité physique) et ajustent le traitement au fur et mesure, selon le principe du « deep learning ».

Ces atouts – qui ont valu à Diabeloop le prix de la start-up de l’année décerné par le magazine l’Usine Nouvelle – lui ont surtout permis de lever en septembre dernier 13,5 millions d’euros pour financer son développement. La start-up a été soutenue par Aliad, le fonds de capital risque du géant industriel Air Liquide et par Supernova, structure d’investissement issue du CEA.

Forte de ce succès, l'entreprise grenobloise a annoncé qu’elle réparait une nouvelle augmentation de capital. Pas question de perdre son avance : le géant Medtronics a déjà lancé un dispositif reposant sur le même principe aux Etats-Unis (Accu-check Combo). Et le laboratoire Roche travaille à un projet du même type avec la start-up TypeZero.

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