Fin 2017, il décrochait haut la main son diplôme de médecine en obtenant 456 points sur 600 à l’épreuve écrite de l’examen national chinois. Xiaoyi, "le petit docteur" en chinois, est ainsi le tout premier modèle de robot médecin doté d’une intelligence artificielle (IA) développé par la société iFlytek. Plus impressionnant : alors que les étudiants disposaient de dix heures pour passer l’examen, le petit androïde a pu sortir de la salle au bout… d’une heure seulement ! Concrètement, son algorithme a été "nourri" de 53 ouvrages de médecine, deux millions de dossiers de patients, 400.000 rapports médicaux et plus d’un million d’images… "Notre modèle de deep learning [apprentissage profond] acquiert d’abord cette connaissance médicale par lecture guidée ou libre grâce à ses capacités de traitement automatique des langages naturels", explique Ji Wu qui a dirigé ces travaux. Le responsable du département d’ingénierie électronique de l’université Tsinghua de Pékin poursuit : "Il devient ainsi capable de maîtriser une forme de raisonnement médical exploitant et recoupant des informations textuelles et d’imagerie."
Objectif : gagner du temps
Ainsi, depuis près d’un an, "notre système d’assistance au diagnostic est testé en conditions réelles dans plusieurs centres de santé de la province de l’Anhui [à l’ouest de Shanghai], dont l’hôpital du chef-lieu, Hefei", nous confirme Ji Wu. Comme un médecin généraliste qui se promènerait dans le hall des hôpitaux, Xiaoyi sert à établir des prédiagnostics et orienter les patients vers les bons spécialistes. Il fait ainsi gagner du temps dans la rédaction et la centralisation des dossiers médicaux.
Fin 2017, il décrochait haut la main son diplôme de médecine en obtenant 456 points sur 600 à l’épreuve écrite de l’examen national chinois. Xiaoyi, "le petit docteur" en chinois, est ainsi le tout premier modèle de robot médecin doté d’une intelligence artificielle (IA) développé par la société iFlytek. Plus impressionnant : alors que les étudiants disposaient de dix heures pour passer l’examen, le petit androïde a pu sortir de la salle au bout… d’une heure seulement ! Concrètement, son algorithme a été "nourri" de 53 ouvrages de médecine, deux millions de dossiers de patients, 400.000 rapports médicaux et plus d’un million d’images… "Notre modèle de deep learning [apprentissage profond] acquiert d’abord cette connaissance médicale par lecture guidée ou libre grâce à ses capacités de traitement automatique des langages naturels", explique Ji Wu qui a dirigé ces travaux. Le responsable du département d’ingénierie électronique de l’université Tsinghua de Pékin poursuit : "Il devient ainsi capable de maîtriser une forme de raisonnement médical exploitant et recoupant des informations textuelles et d’imagerie."
Objectif : gagner du temps
Ainsi, depuis près d’un an, "notre système d’assistance au diagnostic est testé en conditions réelles dans plusieurs centres de santé de la province de l’Anhui [à l’ouest de Shanghai], dont l’hôpital du chef-lieu, Hefei", nous confirme Ji Wu. Comme un médecin généraliste qui se promènerait dans le hall des hôpitaux, Xiaoyi sert à établir des prédiagnostics et orienter les patients vers les bons spécialistes. Il fait ainsi gagner du temps dans la rédaction et la centralisation des dossiers médicaux.
iFlytek, société fondée en 1999 et qui pèse déjà plus de 3 milliards d’euros en Bourse, est le leader chinois des techniques d’apprentissage et de reconnaissance vocale. Et la société géante a déjà développé d’autres systèmes algorithmiques testés dans les hôpitaux, comme Yun Yisheng, une assistance médicale sur cloud (espace dématérialisé) d’aide au diagnostic. En ligne de mire notamment : les déserts médicaux de l’empire du Milieu. De fait, la Chine fait figure de bulldozer dans le secteur de l’IA : en juillet 2017, le gouvernement annonçait un plan de 152 milliards de dollars (129 milliards d’euros) pour le soutenir d’ici à 2030.
À mettre en regard du 1,5 milliard d’euros promis d’ici à 2022 par la France. "Nous avons un retard abyssal dans le secteur alors même que nous avons les compétences pour être concurrentiel au niveau mondial", regrette le Pr Guy Vallancien, membre de l’Académie de médecine et de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques.
POUR EN SAVOIR PLUS
Des algorithmes au service de la médecine, dossier de l’Inserm.
Médecins et patients dans le monde des data, des algorithmes et de l’intelligence artificielle, le livre blanc du Conseil national de l’Ordre des médecins.
Intelligence artificielle et santé, ouvrage réalisé sous la direction de Bernard Nordlinger et Cédric Villani, CNRS éditions, 2018.
Watson face à ses mauvais choix
ionnière dans le secteur de la santé, l’IA Watson du géant américain de l’informatique IBM est en perte de vitesse. Son algorithme phare en cancérologie, Watson for Oncology, développé dès 2012 est utilisé dans 230 hôpitaux à travers le monde comme une aide à la décision dans le choix d’un traitement. Problème : dans un rapport interne qu’un ingénieur d’IBM a fait "fuiter" dans la presse voici quelques semaines, il est mentionné que l’IA recommande des traitements "souvent inadéquats", posant pour ses concepteurs mêmes "de sérieuses questions sur la technologie sous-jacente". Pas de drame clinique identifié - la décision finale sur les thérapies restant du ressort des praticiens - mais une grave mise en cause des équipes du prestigieux centre anticancer Memorial Sloan Kettering de New York (États-Unis) qui travaillent pour IBM à l’enrichissement de l’algorithme. Ces derniers se seraient en effet servis de cas fictifs, et non de dossiers réels, pour nourrir les bases de données d’apprentissage de la machine… faussant ainsi ses analyses.