Des milliers de personnes ont manifesté à Rome samedi 10 novembre pour protester contre le décret anti-migrant de Matteo Salvini.
Des milliers de personnes ont manifesté à Rome samedi 10 novembre pour protester contre le décret anti-migrant de Matteo Salvini.

Samedi 10 novembre, des milliers de personnes ont manifesté dans le centre de la capitale italienne pour dénoncer le décret anti migrants du ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini. Selon un membre de l’association Emergency, le cortège aurait plus être nombreux mais plusieurs bus ont été bloqués par la police italienne.

"Accueil pour tous", "ouvrez les frontières", "Black lives matter" ("les vies noires comptent")… Samedi 10 novembre, des milliers de personnes ont scandé ces slogans dans les rues de Rome pour protester contre le décret sur la sécurité "anti-migrants", défendu par le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini.

Venus d’une cinquantaine de villes à travers toute l’Italie, les manifestants, militants de la gauche radicale ou du milieu associatif, ont défilé sous le soleil pour dire "non à Salvini et au racisme", a expliqué l’un des manifestants à l’AFP, Sergio Serraino, membre de l’association Emergency qui vient en aide aux migrants.

Selon ce dernier, le cortège aurait pu être plus nombreux mais au moins cinq bus ont été empêchés par la police de poursuivre leur chemin.

Depuis l’arrivée de Matteo Salvini au pouvoir, également chef du parti d’extrême-droite La Ligue, les mesures anti-migrants se multiplient dans le pays. Dès le mois de juin, le ministre a décidé la fermeture des ports italiens à tout navire humanitaire. Début octobre, le maire de Riace, reconnu internationalement pour sa politique d’accueil des migrants, a été arrêté et accusé d’aide à l’immigration clandestine. Domenico Lucano est désormais interdit de séjour dans sa propre commune.

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Dernière mesure en date, le Sénat italien a voté mercredi dernier la confiance au gouvernement sur ce décret-loi très controversé, première étape avant un vote définitif à la Chambre des députés, attendu fin novembre.

Le texte remplace en particulier les permis de séjours humanitaires, actuellement octroyés à 25% des demandeurs d’asile et d’une durée de deux ans, par divers d’autres permis, comme "protection spéciale" d’une durée d’un an, ou "catastrophe naturelle dans le pays d’origine" d’une durée de six mois. Il prévoit également une procédure d’urgence afin de pouvoir expulser tout demandeur se montrant "dangereux".

Le décret réorganise aussi le système d’accueil des demandeurs d’asile, qui étaient encore 146 000 fin octobre et seront regroupés dans de grands centres par mesures d’économies. Dans le volet sécurité, le texte généralise l’utilisation des pistolets à impulsion électrique et facilite l’évacuation des bâtiments occupés.

 

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