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L'abus de réseaux sociaux est dangereux pour la santé mentale selon des chercheurs

Les chercheurs se sont concentrés sur l'utilisation de Facebook, Snapchat et Instagram.

Les chercheurs se sont concentrés sur l'utilisation de Facebook, Snapchat et Instagram. - Drew Angerer / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Limiter son utilisation quotidienne des réseaux sociaux revient à limiter les risques de dépression et d’anxiété, d’après des chercheurs américains de l’Université de Pennsylvanie.

Les réseaux sociaux ont bon dos. D’après une étude menée par l’Université de Pennsylvanie, et relevée par MarketWatch, il existe un lien de cause à effet entre une consultation excessive de Facebook, Instagram et Snapchat et des risques de dépression accrus. Jusqu’à présent, seules des corrélations entre l’humeur et un goût immodéré de ces plateformes avaient été avancées.

Publiée dans le Journal of Social and Clinical Psychology, l’étude menée sur trois semaines s’est penchée sur les observations de 143 élèves. Un premier groupe, témoin, n’a modifié en rien son utilisation des réseaux sociaux. Les membres du second ont limité leur consultation de ces plateformes au strict minimum, à savoir dix minutes par jour.

L’étude prouve par la négative le lien entre dépression, voire sentiment de "solitude", et l'usage des réseaux sociaux. Les membres du second groupe ont en effet montré des signes de soulagement en prenant leurs distances avec Facebook, Instagram et Snapchat. Les résultats étaient d'autant plus significatifs pour les personnes ayant fait part d'un "mal-être" en début d'étude. Cette dernière avance une durée maximale à consacrer à ces réseaux de trente minutes. Elle ne se penche néanmoins pas sur les causes dudit mal-être suscité par ces services.

Une prise de conscience

"Plusieurs aspects de cette étude seraient à préciser", tempère Olivier Le Deuff, Maître de conférences en Sciences de l'information et de la communication à l’Université Bordeaux Montaigne. "Une moindre consultation des réseaux sociaux fait que l’on s’adonne à d’autres activités qui, elles, peuvent nous être bénéfiques, ce que l’étude semble balayer. Les chercheurs ne prennent pas non plus en compte la catégorie sociale des personnes sollicitées, ni même leurs compétences personnelles. Enfin, les réseaux sociaux n'étant pas neutres, il aurait fallu dissocier les résultats en fonction des plateformes consultées". 

Une telle diabolisation des réseaux sociaux peut sembler excessive. Elle rejoint néanmoins une prise de conscience générale qui s'invite également chez les grands noms du secteur. En décembre dernier, un ancien cadre de Facebook avait notamment estimé avoir contribué à créer des outils qui "déchirent le tissu social", relevait The Verge.

Depuis, et pour "mieux gérer le temps passé sur Facebook et Instagram, l'entreprise de Mark Zuckerberg permettra de recourir à un système d'alerte destiné à prévenir l'utilisateur au-delà d'un certain temps accordé à l'un des deux réseaux. "L’enjeu pour eux est d’éviter un rejet total et d'éviter que leurs utilisateurs les quittent purement et simplement, même si cela va un temps à l'encontre de leur modèle économique", estime Olivier Le Deuff. Mi-septembre, Mounir Mahjoubi, en charge de ces questions au gouvernement, avait envisagé l'élaboration d'une loi pour lutter contre "l'addiction aux réseaux sociaux". 

https://twitter.com/Elsa_Trujillo_?s=09 Elsa Trujillo Journaliste BFM Tech